Test. Cette fois, pas comme les autres, entre la JSK et le MCA où la course à la suprématie sera empreinte d'une simulation psychologique pour une prévision qui se dessinerait en mai prochain. Une première entre les deux clubs s'ils venaient à s'affronter en finale de coupe d'Algérie. Néanmoins, le match de championnat ne manquera pas de capsaicine depuis que la JSK s'est replacée à la faveur de son succès à Sétif. Un choc à six points pour une troisième place et pourquoi pas celle de dauphin en faisant pression sur l'ESS qu'une grosse der attend à Bologhine face au futur champion, l'USM Alger, qui voudra sûrement fêter en apothéose son titre. C'est mesurer la motivation de ce 99e duel toujours indécis entre deux équipes qui restent les plus titrées du football algérien. Ce sera une affaire de calculs dans ce derby jadis « national » avant de reprendre son concept de clasico qui ne « s'enflamme » plus depuis que la Ligue de football a vidé de sa substance la notion des grands matches en faisant dans le farfelu, voire dans l'esprit clubard, à l'exemple des derbies d'Alger devenus des rencontres ordinaires. N'est-ce pas M. Kerbadj ? Passons. Nous sommes en 2014 et, peut-être que nombre de fans des deux clubs (JSK et MCA) ne situent pas la date et la raison de cette rivalité quand bien même celle-ci a « refroidi » ces dernières années et ne se rallume qu'à l'occasion de retrouvailles à enjeu. Ce sera le cas ce samedi. Tout a commencé lors du lancement du tournoi-championnat « critérium » 1962-1963, précisément le dimanche 9 décembre 62 au stade Oukil-Ramdhane de Tizi où le Mouloudia domina la JSK jusqu'à porter le score à 3 à zéro. Les joueurs de la JSK se rebiffent en seconde mi-temps et remontent leur retard avant de porter le coup de grâce par un quatrième but qui sera contesté par les Algérois décenchant un envahissement de terrain et des accrochages entre les deux camps. L'affaire est instruite en commission de discipline du championnat « critérium » sous le numéro 107. Les sanctions pleuvent contre des joueurs des deux teams avec des radiations à vie contre certains d'entre eux. Le match est invalidé et sera rejoué sur terrain neutre, celui de Minerville (aujourd'hui Thenia) équidistant entre Alger et Tizi Ouzou. Le match se solda par un nul avant le retour à Bologhine avec une victoire du Mouloudia malgré une domination outrageante des Vert et rouge de...la Kabylie. Dans ce duel acharné, le gardien du MCA, Abderrahmane Boubekeur, découragea, à lui seul, la redoutable attaque des Kabyles. Ce 4 mai 1963, le match connaîtra, aussi, des troubles. La JSK et le MCA sont coleaders mais ce sera le Mouloudia qui accédera en finale du tournoi qu'il perdra face au voisin usmiste. « L'étincelle » venait de prendre entre les deux clubs qui rendront la division « d'honneur » et celle d'après, la « nationale 2 » des plus attractives. En 1968, le MCA accède parmi l'élite et sera rejoint en 1969 par la JSK et l'USMA Alger. Un palier où le Mouloudia et la JSK s'affronteront sans « pitié » pour rafler les titres des années 70-90. Une période faste du football algérien durant laquelle les deux formations se partageront plus de 60% des titres (coupe et championnat) avant que ces deux « monstres » ne rentrent dans les rangs mais sans trop s'effacer. La rivalité a perdu de son intensité au même titre que le niveau technique. Aujourd'hui, il n'y a plus des Aouadj, Tahir, Zerga, Maloufi, Zenir, Bachi, Betrouni, Bencheïkh ...et le regretté Draoui chez le Doyen comme on ne se permet plus des métronomes du nom de Berkani, Karamani, El Kolli, Kouffi, Derridj, le regretté Anane, Iboud, Tchipalo, Dali, Fergani, Cerbah, Menad...pour rehausser le spectacle et pimenter l'enjeu. C'est là tout le défi que les dernières fournées des deux clubs n'arrivent pas à garder intact. Ce qui explique que le clasico tout comme les derbies se disputent, depuis une quinzaine de saisons, beaucoup plus dans les journaux que sur la pelouse. En matière de statistiques, les deux clubs sont à leur 99e face à face et à égalité avec 29 victoires chacun pour 40 nuls. La dernière victoire de la JSK remonte à 2007. Cet après-midi, le clasico sera déterminant pour bien des calculs des uns et des autres. Mais pour la réputation des deux équipes, la première victoire devra se gagner dans les gradins. Pour que JSK et MCA demeureront grands.