Photo : Makine F. Considéré jusque-là comme un établissement régional, le Cnetre hospitalo-universitaire (CHU) « Nédir-Mohamed » de Tizi-Ouzou est en fait un établissement à vocation nationale. En effet, si jusque-là on pensait que la structure sanitaire accueillait les malades des wilayas dites de la Kabylie (Tizi-Ouzou, Bouira, Bejaia et la partie Est de la wilaya de Boumerdès), ce n'est plus le cas puisque les malades viennent de plus loin encore comme Tipaza, Blida, Alger, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Mila ou encore du Sud du pays comme M'sila, Djelfa et Laghouat. C'est dire que les urgences de cet hôpital ressemblent plus à une fourmilière qu'à une structure de santé avec cette affluence chaque jour croissante de malades et de visiteurs. «Nous préférons avaler des kilomètres chaque jour pour rendre visite à notre frère que de le reprendre à Sétif», nous dira un membre de la famille d'un accidenté de la route, travailleur de l'ADE de Bordj Bou-Arréridj évacué sur Tizi-Ouzou à partir de l'hôpital de Sétif avant d'ajouter : «Nous sommes certains qu'il sera mieux pris en charge ici à Tizi-Ouzou». Le CHU de Tizi-Ouzou est quelquefois victime de sa réputation qui fait que l'on évacue sur le CHU de Tizi-Ouzou pour n'importe quel bobo «qui aurait pu être pris en charge par la structure hospitalière locale. Mais nous ne pouvons renvoyer un malade même pour une consultation bénigne», soulignera le Professeur Ziri, le nouveau DG du CHU qui a succédé le 3 mai dernier au Dr Mansouri qui avait quelque peu révolutionné les mœurs et les habitudes de ce CHU. Ce qui ne manquera pas en fait d'engendrer inéluctablement une pression terrible sur le personnel de l'hôpital, notamment les services des urgences médicales et chirurgicales. Particulièrement ces dernières avec ce nombre croissant d'accidents de la route très fréquents sur les RN 5 et 12 qui constituent les épines dorsales de tout le nord-est du pays. D'ailleurs, à titre indicatif et pour l'année dernière, le CHU de Tizi-Ouzou avait enregistré 100 000 382 consultations, 12 000 380 admissions en plus de 2722 interventions chirurgicales. Des chiffres qui vont exploser cette année au vu du flux encore plus important qu'en 2009 à pareille époque. Tant faut-il le rappeler que ce CHU couvre en principe une population estimée à quelque quatre millions d'âmes mais dans les faits, elle est plus importante que cela. Il reste que malgré toute cette grosse pression, les personnels médical, paramédical et administratif tentent tant bien que mal à juguler cette dernière en faisant surtout de l'hygiène leur leitmotiv. Un personnel médical de l'ordre de 386 médecins résidents, 300 médecins spécialistes, y compris les maîtres assistants, et 93 médecins urgentistes qui en principe est bien doté. D'ailleurs, ce personnel prend en charge même les transplantations d'organes, rénales notamment. C'est ainsi que pour l'année en cours, il a été réalisé 07 greffes rénales alors que l'année dernière (2009), le nombre de greffés était de 15 personnes. Le CHU de Tizi-Ouzou avec ses deux structures, à savoir l'ex-Sanatorium le «Belloua» et la structure mère, sans compter bien évidemment la clinique dentaire au niveau de la Cacobat, est appelé à se renforcer d'ici peu avec le centre anti-cancéreux de Draâ Ben-Khedda. Enfin, il est prévu à Tizi-Ouzou, au niveau du nouveau pôle d'excellence de Oued-Falli, un nouveau CHU qui viendra soulager l'actuel qui, malgré la forte pression, arrive à satisfaire pratiquement toutes les demandes grâce à l'abnégation de tout son personnel.