Moussa Touati n'a finalement pas renoncé à ses activités de proximité. C'est en plein centre-ville de Ghardaïa que le candidat au scrutin présidentiel a prononcé, hier, son discours au troisième jour de la campagne électorale. Entouré par les citoyens de la ville, il ne manquera pas de les appeler à se rendre aux urnes le 17 avril prochain. Interpellé par un jeune étudiant sur l'utilité de cette élection « dans un pays comme le nôtre », Moussa Touati l'a invité à voter blanc si aucun des candidats ne répondait à ses attentes. « Le plus important est de prendre position. Le plus important, c'est de dire son mot à travers les élections. Voter blanc est une réponse également. Le boycott, par contre, n'en est pas une », a estimé Moussa Touati. Il a appelé, par la suite, les habitants de Ghardaïa à la sagesse, les exhortant à s'unir. « Les Chaâmba et les Mozabites ont vécu ensemble durant des siècles. Pourquoi ne pas continuer ? Pour régler ce conflit de façon définitive, il faut que les aspirations économiques de chacune des deux parties soient incluses dans un même programme de développement. Il faut également créer de grands espaces commerciaux au profit de la production locale », a-t-il suggéré en insistant sur le dialogue pour venir à bout des problèmes. Il lancera un appel en direction des commerçants qui ont tendance ces derniers temps à fermer leurs locaux par la crainte d'être attaqués ou volés. « Il faut saisir les collectivités locales pour vous assurer la sécurité et non renoncer à votre gagne-pain », a-t-il conseillé. Le candidat s'est dit pour l'installation d'un conseil des sages chaâmbis et mozabites. Son rôle consisterait à prendre des décisions qui soient acceptables pour les deux parties. M. Touati est convaincu, par ailleurs, que le mal de vivre est la cause principale des événements qu'a connus Ghardaïa. Il a estimé que les pouvoirs publics doivent être plus présents dans cette wilaya. « Je vous invite à éviter tout ce qui pourrait raviver la fitna », a-t-il souligné. Selon Moussa Touati, des « parties » veulent créer des confits dans cette wilaya. D'où sa décision d'y organiser une campagne de proximité. « C'est pour montrer aux citoyens algériens et au monde entier que nous pouvons circuler à Ghardaïa le plus normalement du monde. Que la ville n'est pas dangereuse qu'on voudrait le faire croire », a expliqué le directeur de campagne de Moussa Touati, Abdelkader Boudjourasse. Le candidat à la magistrature suprême a estimé, en outre, que les citoyens de Ghardaïa sont en droit d'exiger que la justice soit appliquée « sans pour autant parler de vengeance, et ce, dans le but de préserver l'esprit de concorde et de tolérance ». Reste que, selon lui, s'il y avait réellement une justice sociale en Algérie, les événements de Ghardaïa ne se seraient jamais produits.