La situation se normalise à Ghardaïa. L'implication de toutes les parties, appelant au calme et à la sagesse, a porté ses fruits. Tant du côté de la communauté ibadite que celle malékite, des voix connues, reconnues et respectées se sont élevées pour dénoncer vigoureusement ces actes de violence. Déjà mercredi soir et à l'appel de la fédération de Ghardaïa du FFS, un impressionnant rassemblement de la communauté ibadite s'est déroulé vers 20 heures sur la place du Marché de la vieille ville où le grand cheikh ibadite, Aoumeur Ouled Amara, a demandé que les cœurs s'imprègnent de la culture du pardon, d'éviter de tomber dans le piège de la fitna et de la provocation. Il a aussi demandé aux commerçants de suspendre leur mouvement de grève et de donner ainsi le temps aux autorités locales de mettre en place les mesures de protection des biens et des personnes, qui ont été promises lors des rencontres avec le wali de Ghardaïa. D'ailleurs et dans ce même sillage, le lendemain, la section locale de Ghardaïa de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a distribué un communiqué demandant aux commerçants de suspendre la grève, mot d'ordre immédiatement respecté sur le terrain. De son côté, l'ensemble des religieux, des notables et de l'élite de la communauté malékite se sont impliqués dans le retour au calme. Des réunions non-stop ont eu lieu dans des mosquées et des maisons de particuliers dans tous les quartiers populaires de la ville. Les Chaâmbas, la communauté malékite la plus importante de la vallée du M'zab, a pesé de tout son poids pour le retour au calme mais s'insurge contre l'utilisation à outrance de la dénomination de leur communauté à des fins inavouables. “Nous refusons et dénonçons en même temps le fait qu'à chaque petit problème entre les deux communautés, certains médias, au lieu de préciser que ces violences ont lieu entre jeunes des communautés malékite et ibadite, répètent à profusion que ceux-ci ont lieu entre les Châambis et les Mozabites, ce qui est complètement faux. Et pour preuve, le quartier de Theniet El-Makhzen dans son côté bas vers Merrakchi, où ont eu lieu les plus violents affrontements, ne renferme pas plus de 20% d'habitants de la tribu des Châambas", tonne Bouhafs Bouameur, un ex-cadre dirigeant à la retraite, ingénieur de formation, alors que M. Adjila, le professeur d'université, soutient que “nous n'avons aucun problème avec les Ibadites, ce sont nos frères et nos voisins avec lesquels nous entretenons depuis des siècles de parfaites relations", ajoutant que “vous savez, vous aussi les gens de la presse, vous avez une part de responsabilité dans ces évènements auxquels vous donnez des proportions qu'ils n'en ont pas". L. K Nom Adresse email