« Les dangers qui nous entourent sont énormes. Nous ne pourrons aller vers une action arabe commune sans unité et sans mettre de côtés nos différends », déclare, en ouvrant le sommet, cheïkh Sabah al Ahmed al Sabah, l'émir du Koweït, appelant ses homologues à mettre en sourdine leurs querelles qui nuisent à une action arabe commune. « Nous espérons que le sommet aboutisse à des décisions et à des résultats positifs », déclare Khaled Djarallah, chargé des Affaires étrangères de l'Etat du Koweït, précisant que la déclaration de Koweït « englobera toutes les questions politiques, économiques, sociales et de développement ainsi qu'un traitement global des problèmes du monde arabe ». « Si l'Occident a failli à ses engagements de nous soutenir avec des armes capables de faire la différence sur le terrain, qu'est-ce qui empêche nos frères de nous accorder le siège de la Syrie », s'interroge Ahmed Jarba, chef de la Coalition nationale syrienne avant d'appeler les chefs d'Etat de la Ligue à faire pression sur la communauté internationale afin d'obtenir des armes sophistiquées et de réclamer les ambassades. « Ce siège vide envoie un message erroné au régime », dit-il, et « ne sert en rien la cause de la Coalition ». « Un rapport sur cette question sera présenté en septembre », précise Ben Halli, le SG adjoint de la Ligue, préférant mettre l'accent sur la réforme de la charte de la Ligue et la création du conseil de sécurité et de paix. Comme lors des deux derniers sommets, l'Arabie saoudite a abondé dans le même sens que l'opposition. « Pour sortir de l'impasse en Syrie, il faut favoriser un changement des rapports de force sur le terrain, en apportant le soutien que mérite l'opposition, représentant légitime du peuple syrien », déclare le prince héritier, Salmane ben Abdel Aziz. Et d'ajouter : « la résistance syrienne légitime a été trahie par la communauté internationale, qui en a fait une proie facile livrée à des forces iniques. La Syrie est devenue un champ ouvert où sont menées toutes formes de tueries et de destructions par un régime inique, avec la participation de parties étrangères et de groupes terroristes armés venus de partout ». Des propos que Lakhdar Brahimi, l'émissaire international pour la Syrie et le président Obama ne partagent pas. Le premier, qui appelle à arrêter « le flot des armes », répète à l'envi qu'il n'y a pas de solution militaire à ce conflit. Le second a imposé un veto sur la fourniture d'armes anti-aériennes et antichars aux rebelles, de crainte qu'elles ne tombent aux mains d'extrémistes. Par ailleurs, Nabil Al Arabi, qui qualifie la politique israélienne en Palestine occupée de « nouvel apartheid », appelle les Palestiniens à s'unir s'ils veulent freiner l'expansion israélienne car le Conseil de sécurité « reste concrètement impuissant ». Grosse satisfaction du patron de la Ligue : les bonnes voies prises par les transitions démocratiques en Egypte et en Tunisie. La Libye, l'autre sujet du printemps arabe ? Il demande aux pays arabes d'aider le gouvernement libyen à faire face au trafic d'armes. Idem pour le Liban. Comme attendu, les dirigeants arabes ont réitéré leur refus de reconnaître Israël comme un Etat juif et leur « rejet de toutes les pressions exercées sur la direction palestinienne » dans une allusion à l'administration américaine qui tente d'assurer la poursuite des négociations de paix au-delà du 29 avril prochain.