Le candidat à l'élection présidentielle, Moussa Touati, s'est dit contre la visite du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en Algérie. Pour lui, le moment est mal choisi pour une visite de ce genre. « Quel est l'intérêt pour nous de le recevoir dans un moment pareil ? », s'est-il interrogé lors d'un meeting à Oran. Et de répondre : « Nous n'en avons aucun. Ce qui signifie que la visite du secrétaire américain ne sert que les intérêts de l'Amérique. » De ce fait, il a invité les Algériens à prendre seuls les décisions qui les concernent, sans être influencés par les étrangers. Reste que pour lui, « l'Algérie n'est pas un pays de droit ». La preuve, selon lui, « beaucoup de citoyens ont du mal à arracher leur droit au logement, à l'emploi... » A Aïn Temouchent où il a animé une rencontre dans la bibliothèque de la Direction de la culture, Touati a écouté les doléances des citoyens relatives au problème de la commercialisation des produits agricoles, le raisin notamment. Il dira que l'administration, par ses pratiques bureaucratiques, mène la vie dure aux citoyens. D'autant, comme il l'a déjà fait remarquer dans de précédents discours, que les élus ont moins de prérogatives et d'autorité par rapport aux walis et aux chefs de daïra, désignés par l'administration. « C'est une insulte au peuple et à ses élus. La souveraineté du peuple, consacrée et garantie par la Constitution, n'est pas du tout respectée par ceux qui nous gouvernent. Les démunis doivent se rebeller contre la minorité qui monopolise le pouvoir, car la souveraineté du peuple ne peut être consacrée que dans un Etat de droit où la justice sociale est instaurée », a-t-il martelé. Il a également souligné que c'est la gouvernance par le mensonge qui est à l'origine des manifestations et des grèves, dans l'éducation notamment. A Sidi Bel-Abbès où il a tenu un meeting mercredi dernier, Moussa Touati a évoqué les milliardaires algériens dont le nombre a considérablement augmenté. Le candidat du FNA, tout en déplorant que leur argent, près de 216 milliards de dollars, déposé dans des banques étrangères, ne profite pas au pays, s'est interrogé sur l'origine de leur richesse. « Si je suis élu président de la République, je demanderai des comptes à ces milliardaires », s'est-il engagé. Le candidat a appelé, dans le même contexte, les riches ayant placé leur argent dans les banques étrangères à venir investir en Algérie. Farida Belkhiri ...et à Tlemcen : Pour un dialogue national C'est sous une pluie battante que le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, candidat à l'élection présidentiell, a entamé, dans le cadre d'une campagne de proximité à Tlemcen, une virée dans les rues de cette ville.Touati s'est adressé à une foule de jeunes, lui expliquant que son programme prévoit la prise en charge des besoins exprimés par cette frange, notamment l'emploi, par le biais d'une exploitation équitable des richesses du pays. Il s'est engagé, face à une foule nombreuse, à assurer aux Algériens un meilleur cadre de vie et la construction d'un véritable Etat de droit. Touati, qui a arpenté la rue principale de la grande poste du centre-ville de Tlemcen, a dénoncé le projet actuellement à l'étude visant à assister les femmes divorcées qui ont des enfants à charge, par l'octroi d'une allocation de 10.000 dinars. Pour le candidat, la solution serait d'assurer aux pères un salaire digne afin qu'ils puissent surmonter les problèmes conjugaux qui secouent les familles. Touati a, par ailleurs, souligné que le FNA prône un dialogue national qui prenne en considération les spécificités du peuple algérien, tout en évoquant les grands axes de son programme, allant de la prise en charge des jeunes, au logement, en passant par le développement économique. Le candidat, à qui les citoyens ont exposé de nombreux problèmes, entre autres, la désertification, le commerce informel et la contrebande, a rappelé que son combat est destiné à redonner la dignité aux Algériens. Avant de quitter la région, il a invité les citoyens à voter massivement le 17 avril prochain, et d'élire celui qu'ils jugent capable de diriger le pays.