« Les portes pour les candidatures à l'élection présidentielle prévue en juin s'ouvriront à partir du 20 avril », déclare Omrane Al Zoghbi, ministre syrien de l'Information. Et d'ajouter : « L'organisation de la présidentielle, en son temps, n'est pas en contradiction avec la recherche d'une solution politique ou avec le processus de Genève ». « Aucune autorité n'est habilitée à repousser ou à annuler cette élection, qui se déroulera à la date prévue », dit-il. L'émissaire des Nations unies a critiqué récemment la tenue du scrutin dans un pays en guerre. Comme pour enfoncer davantage le clou, Al Zoghbi qui précise que Damas ne permettra à quiconque de reporter, pour quelque raison que ce soit, la présidentielle, lâche un pavé : « La grande majorité des Syriens presse le président Bachar Al Assad pour qu'il continue à diriger le pays ». « Rien ne s'oppose » à ce qu'il brigue un troisième mandat, ont soutenu plusieurs responsables syriens au moment de la conférence de Genève 2. Il y a une semaine, Al Assad a déclaré à Sergueï Stepachine, l'ex-Premier ministre russe : « Je ne partirai pas ! ». « Je ne suis pas Viktor Ianoukovitch » (le chef d'Etat ukrainien déchu), lui dit-il. « Al Assad m'a dit que la phase active des actions militaires en Syrie sera terminée d'ici fin 2014. Après cela, nous devrons nous tourner vers ce que nous avons toujours fait : combattre les terroristes », témoigne Sergueï Stepachine. Lundi dernier, à l'occasion du 67e anniversaire de la fondation de son parti, le Baas, le président syrien s'est attaqué au « projet de l'islam politique ». « C'est un projet qui a échoué », dit-il, appelant ses concitoyens à « ne pas mêler le travail politique au travail religieux » et à « poursuivre le processus de réconciliation » pour « mettre fin à l'effusion de sang et à la destruction des infrastructures ». Onze pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Qatar, Arabie saoudite, Egypte, Jordanie, Turquie et Emirats) qui n'arrivent pas à admettre, tout comme l'opposition et certains experts militaires de l'Otan, que, mois après mois, l'Armée syrienne reprend le contrôle, ont annoncé vendredi dernier qu'ils ne reconnaîtraient pas la légitimité de la présidentielle annoncée, qualifiée de « parodie de démocratie » qui entraînera un morcellement du pays. Il est vrai que près de 10 millions de personnes, soit la moitié de la population, sont considérées comme réfugiées, dont une partie a quitté le pays.