À j-6 de la clôture, le 13 avril, de la campagne électorale, les six candidats en lice pour l'élection présidentielle enclenchent une véritable course contre la montre en vue de toucher le maximum d'électeurs. Si certains éprouvent des difficultés à tenir leurs meetings, en raison d'un empêchement, du manque de moyens ou de défaut de programmation, d'autres mettent les bouchées doubles. C'est le cas, notamment, du directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, qui a animé, hier, un meeting à la salle Harcha-Hacène à Alger. Abdelmalek Sellal s'est adressé en premier lieu aux femmes leur expliquant que le programme de Bouteflika consacre davantage la lutte contre les violences faites aux femmes. « Je peux vous garantir au nom d'Abdelaziz Bouteflika que les droits de la femme (...) seront consolidés dans son prochain programme quinquennal. La lutte contre les violences faites aux femmes sera consacrée davantage, car il s'agit d'un phénomène intolérable », a-t-il assuré. Il a également recommandé aux femmes de préserver les acquis des trois précédents mandats présidentiels. En ce dix-septième jour de campagne, Louisa Hanoune s'est rendue dans la localité de Koléa où elle a surtout insisté sur la nécessité de déjouer les complots qui se trament contre l'unité du pays. Elle a, par ailleurs, rappelé son principal objectif d'édifier la 2e République. Autre candidat, autre vision. Pour Moussa Touati, la prochaine présidentielle doit constituer une opportunité pour le départ du pouvoir en place, rejetant, par la même, l'instauration d'une période de transition. C'est à partir de Bejaïa que le candidat du FNA s'est prononcé contre une période de transition après le scrutin présidentiel. « Les Algériens réclament un changement, mais le pouvoir en place veut reprendre les mêmes et recommencer », a-t-il souligné, appelant le peuple à s'exprimer de « manière pacifique en sanctionnant l'actuel pouvoir par le bulletin de vote ». Le candidat du FNA a également rejeté « toute éventuelle amnistie générale » après le scrutin présidentiel. « La politique de l'amnistie générale, si elle venait à être adoptée, bénéficierait à tous ceux qui ont pillé et dilapidé les biens de l'Algérie et de son peuple », a-t-il jugé, affirmant que les responsables de la dilapidation des deniers publics « doivent rendre des comptes ». L'émigration n'a pas été en reste dans les discours des candidats, puisque Ali-Fawzi Rebaïne en a fait sa priorité, lors de son meeting animé, hier, à Aïn Témouchent. Il s'est surtout attardé sur l'épineux problème du rapatriement des dépouilles mortelles. « Le transfert des dépouilles mortelles sera gratuit et pris en charge par l'Etat, qui est capable de ramener ses enfants dans leur pays natal », a affirmé Rebaïne. Le candidat a également invité les membres de la communauté nationale à l'étranger à investir en Algérie, promettant de leur faciliter l'accès aux crédits bancaires et au foncier. Par ailleurs, le phénomène de la contrebande a fait l'objet d'un intérêt particulier pour le candidat indépendant Ali Benflis qui était, hier, l'hôte de la wilaya frontalière de Tébessa. Pour Benflis, le règlement du problème de la contrebande passe par le développement, le dialogue avec les jeunes, la mobilisation des investissements, la création d'emplois et l'accès au logement. Sur un autre chapitre, l'ancien chef de gouvernement a réitéré son « engagement » à revoir les pensions des retraités de l'Armée nationale populaire pour « améliorer la situation de cette frange de la société ». Il a également promis de réviser les indemnités des victimes du terrorisme parmi les retraités de l'ANP. Non loin de Tébessa, le candidat Abdelaziz Belaïd a lancé un appel aux jeunes à se rendre massivement aux urnes, le 17 avril. Il a, par ailleurs, promis de les associer à toutes les grandes décisions. Le candidat du Front Al Moustakbal s'est, par ailleurs, prononcé pour la fraternité et l'union entre les Algériens. Un discours fédérateur qui vient à point nommé, sachant que d'aucuns essaient à tout prix de semer les graines de la fitna.