L'école a été le thème principal développé par le candidat à l'élection présidentielle, Abdelaziz Belaïd, lors d'un meeting organisé jeudi à Sétif. « Il faut opérer un changement profond du système éducatif national en procédant notamment à la suppression de l'examen de fin du cycle primaire et la révision des programmes », a-t-il proposé. Il a promis d'opérer, s'il est élu président de la République, « une restructuration profonde du système éducatif national ». Il a fait savoir que l'Algérie figure parmi les « rares » pays qui continuent à organiser l'examen de fin du cycle primaire, un concours « stressant » pour des enfants de moins de 10 ans, a-t-il estimé. Il a précisé également que son programme électoral vise à fixer les heures de classe jusqu'à 14 heures pour consacrer les après-midi aux activités sportives et culturelles. Estimant que le poids du cartable est « un sérieux handicap pour les élèves », il s'est engagé, entre autres, à alléger les programmes scolaires. Le candidat a plaidé, en outre, « comme cela est en vigueur dans les pays développés », pour l'instauration d'un cycle préparatoire de l'enseignement destiné aux enfants à partir de l'âge de 3 ans. Il s'est dit également en faveur de l'institution d'une académie nationale pour la recherche, l'élaboration, le développement et l'adaptation des programmes éducatifs et ceux destinés à la formation et à l'amélioration du niveau des formateurs et des enseignants. Sur le plan du contenu, le président du Front El Moustakbel a plaidé pour des programmes adaptés à la personnalité algérienne. « L'éducation n'est pas seulement une affaire de l'enseignant, d'un ministère ou du Gouvernement, mais de tout le monde », a-t-il signalé. Selon lui, le système éducatif doit être « restructuré » avec la participation de la famille de l'éducation nationale, des parents d'élèves et de toutes les franges de la société afin qu'il soit « plus souple, diversifié et en relation étroite avec le monde du travail ». L'actuel système éducatif est qualifié de « laboratoire d'expériences », par Belaïd. De ce fait, il s'est engagé à lui permettre d'être « plus ouvert » sur les langues étrangères, les cultures et les civilisations des autres peuples. Abordant la question de la violence dans les écoles, il a souligné la nécessité d'élaborer des textes de loi relatifs à la protection de l'élève, de l'enseignant et des établissements scolaires. Belaïd a observé, hier, une halte de 25 minutes dans la daïra de Chelghoum-Laïd dans la wilaya de Mila où des militants et des sympathisants l'attendaient. Le candidat a fait savoir que c'est dans cette localité qu'a été constitué le premier comité de soutien en sa faveur avant même qu'il se déclare candidat. Il a annoncé que « la décision du gouvernement de réduire la durée du service national à 12 mois est notre proposition ». Belaïd a prôné par ailleurs la professionnalisation de l'Armée et la réduction de la durée du service militaire à 45 jours pour avoir juste l'initiation à la manipulation des armes. Nénamoins, Belaïd ne s'est pas empêché de s'interroger : « Pourquoi ont-ils attendu la campagne électorale pour prendre cette décision ? » Tout en insistant sur travail de la terre et sur le développement du tourisme, le candidat a invité les citoyens à voter massivement le jour de l'élection, « car l'abstention ouvre la porte à la fraude », a-t-il prévenu. ... Et à batna : Un congé de maternité d'une année Batna a réservé, hier, un accueil triomphal au candidat Abdelaziz Belaïd. « Je suis fier d'appartenir à cette citadelle qui a toujours été une forteresse imprenable, citadelle du pays amazigh qui n'a pas de frontières », a-t-il lancé lors d'un meeting organisé à la salle omnisports de la ville. Le candidat a d'ailleurs affirmé : « Nous voulons un peuple uni et je veux être le Président de tous les Algériens, et non d'une seule région ». A propos des droits de la femme, il a promis de lui octroyer une année de congé de maternité, au lieu de 3 mois actuellement, s'il est élu Président. Il s'est également engagé à faire baisser l'impôt sur le revenu, car « il n'est pas normal qu'un travailleur paye autant d'impôts ». Le candidat a clôturé son meeting en chaoui. Il a appelé les Batnéens « à s'unir » pour faire barrage à la fraude et bâtir une Algérie forte.