Le candidat à la présidentielle, Moussa Touati, estime que le taux de participation à l'élection du 17 avril ne dépassera pas les 5%. Cette appréciation découle de ses activités de proximité dans la cadre de sa campagne électorale au niveau des 44 wilayas, où il a constaté une réticence de la plupart des citoyens d'aller aux urnes. Dans une conférence de presse animée, hier, au siège de son parti, le président du Front national algérien (FNA) a déclaré que ce taux pourrait atteindre les 15% s'il y a fraude. « Or, nous sommes sûrs que les scrutin sera truqué. Mais les fraudeurs ne peuvent pas se permettre de gonfler le taux de participation de plus de 10% », note-t-il. N'empêche, le candidat a réaffirmé sa volonté d'aller jusqu'au bout du processus. « Je ne vais pas me retirer. Car je respecte la constitution qui dit qu'un candidat ne peut se retirer des élections sauf s'il décède », dit-il. Autre argument : « l'Algérie est plus importante que les élections ». « Nous vivons une phase très dangereuse. Un dérapage pourrait conduire à une explosion. Entendre des candidats proférer des menaces n'est pas rassurant. Nous risquons de retrouver l'Algérie des années 90 », prévient-il. D'où l'appel du FNA aux partis politiques, y compris les boycotteurs, les associations et les mouvements de protestation dont celui de Barakat, à se réunir autour de la même table pour arriver à une position commune. « Une position qui garantira la stabilité du pays, car s'il y a une période de transition après les élections, et nous voudrions qu'elle mène vers une Algérie souveraine avec le soutien du peuple. Et non l'Algérie d'après la démission de Chadli Bendjedid », espère-t-il. Il sera donc question, lors de cette réunion qui aura lieu avant l'élection présidentielle, de prendre une décision commune afin que « la période de transition » ne soit pas l'œuvre d'une minorité mais de toutes les parties, dont celle représentant le peuple. « Si la période de transition s'avère nécessaire, tous les Algériens doivent y participer, dans la forme et dans le fond. Le but de cette période de transition ne doit pas servir une minorité mais aboutir à un Etat de droit où le peuple sera souverain », exige Moussa Touati qui a confié avoir contacté toutes les parties concernées pour organiser cette réunion. Le but également de cette période serait également de regagner la confiance des citoyens. Il estime à ce propos, qu'il est illogique qu'une partie élue par 5% du peuple, gouverne le pays. La fracture entre les électeurs et les élus, selon lui, a conduit les citoyens à penser qu'ils ne sont pas concernés par l'élection présidentielle. « Nous sommes de ceux qui se soucient des citoyens, de l'intérêt général. Il est inconcevable que ce qui se passe à Ghardaïa touche l'ensemble du territoire national », conclut-il.