Les 5.000 prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes dont plusieurs centaines en « rétention administrative », c'est-à-dire sans jugement ni même mis en examen, pour des durées indéfinies, observeront, aujourd'hui, journée internationale des prisonniers politiques, une grève générale de la faim. Ils protesteront par cet acte contre la violation de leurs droits par les forces d'occupation et sensibiliseront en même temps l'opinion internationale sur leur cause. Le ministre palestinien des Prisonniers, Aïssa Qaraqaë, a appelé les Palestiniens, dans toutes leurs composantes, à une large participation à cette occasion pour rendre hommage à leurs compatriotes en détention. Selon un rapport établi par son département, « les arrestations sont devenues un phénomène quotidien et leur totalité sont contraires aux règles du droit international humanitaire en ce qui concerne les formes de détention et les circonstances de l'arrestation et du lieu de détention et de torture ». « L'occupant israélien détient actuellement 5.000 prisonniers, parmi eux 476 condamnés à mort, 19 femmes, 200 enfants, 185 détenus administratifs, 11 députés et un certain nombre de dirigeants politiques répartis sur 22 prisons et centres de détention », a indiqué le document rappelant qu'« environ 800.000 personnes, dont 15.000 femmes et des dizaines de milliers d'enfants, ont été incarcérées depuis 1967 jusqu'à la fin de 2013 ». Ledit rapport a fait un constat négatif des conditions humanitaires des prisonniers palestiniens. « Plus de 1.400 souffrent d'insuffisance des soins de santé et de maladies graves et plus de 25 cas de cancer et des dizaines de personnes à mobilité réduite (handicapés physiques, mentaux et sensoriels) », précise-t-on. Les appels de la communauté internationale pour le respect des droits des prisonniers politiques palestiniens se sont multipliés tant dans le monde arabe et musulman qu'en Occident. En France, plusieurs activités sont prévues aujourd'hui. Les Palestiniens sont persécutés, ces derniers jours, à cause des festivités de la Pâque juive. Des dizaines ont été blessés, hier, par des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes parce qu'ils essayaient d'empêcher des religieux extrémistes juifs de prier au niveau de l'esplanade de la Mosquée d'Al Aqsa, ce qui est pourtant interdit aux non-musulmans. Quant au processus de paix, il traîne toujours. Les équipes de négociation ont reporté, hier, leur réunion. Celle-ci devait avoir lieu dans la soirée en présence de l'émissaire américain Martin Indyk.