Dans l'impunité la plus totale, les kidnappings se multiplient en Libye où les milices sont au pouvoir depuis la chute de Mouammar Kadhafi. Les victimes ? Essentiellement des diplomates. Après Fawaz Al-Itan, l'ambassadeur jordanien qui a été enlevé le 15 avril 2014 par un un groupe d'hommes encagoulés, alors qu'il circulait à Tripoli, la capitale libyenne, Mohamed Ben Cheïkh, secrétaire à l'ambassade tunisienne, le 21 mars, enlevé et emmené lui aussi en voiture par des inconnus. Derniers enlevés en date : deux employés de l'ambassade tunisienne. Pour la première fois, leurs ravisseurs affichent publiquement leurs exigences : libération de détenus libyens en Tunisie pour « terrorisme ». Selon Mongi Hamdi, le ministre tunisien des Affaires étrangères, les ravisseurs sont de la même famille que ceux qui sont impliqués dans l'opération de Rouhia, près de Jendouba, qui s'est soldée en mai 2011 par la mort de deux officiers. S'ils visent principalement le personnel diplomatique, les enlèvements n'épargnent pas la classe politique. En octobre 2013, Ali Zeidan, alors Premier ministre, a été détenu pendant quelques heures. Ses kidnappeurs lui auraient reproché d'avoir autorisé les Américains à arrêter à Tripoli un leader d'al-Qaïda.