La Parti des travailleurs refuse de se mettre dans la peau du vaincu après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle. Bien au contraire, la secrétaire générale du parti et candidate malheureuse est convaincue que son parti en est sorti vainqueur. S'exprimant, hier, lors d'une conférence de presse à Alger, Louisa Hanoune le justifie par le fait que ceux qui ont voté pour Abdelaziz Bouteflika l'ont fait pour la stabilité qui était l'un des objectifs majeurs du parti durant cette campagne électorale. Nullement découragée par le score obtenu (quatrième position avec 1,37% des voix exprimées), Mme Hanoune s'est dite « soulagée » d'autant qu'il s'agit d'un « examen crucial » pour le pays qui n'a pas sombré, « ce qui est l'essentiel », dans la violence. Pour elle, les vaincus sont ceux qui ont tenté de déstabiliser le pays et le faire sombrer dans la violence, mais aussi ceux qui n'ont pas cessé, deux ans durant, de s'opposer au quatrième mandat. La candidate souligne que les Algériens sont allés droit au but et ont donné, à la faveur de cette élection, un risque zéro pour l'insécurité et le chaos. « Le peuple ne veut pas faire un saut dans l'inconnu », ajoute Louisa Hanoune. Cela dit, la passionaria soutient que le changement démocratique a été différé mais pas abandonné. Car « le peuple a décidé, cette fois-ci, d'immuniser le pays ». La majorité, qui a donné mandat au président de la République, a adopté un vote « refuge », estime-t-elle. Elle a qualifié les résultats de « verdict sans appel ». La dirigeante du PT précise qu'il ne s'agissait nullement d'un vote pour un projet de société mais plutôt d'un « vote existentiel et défensif pour la souveraineté nationale et la stabilité du pays ». Ce qui est certain, à ses yeux, une nouvelle ère vient de s'ouvrir pour le pays. Toutefois, elle a rappelé que le président de la République se doit d'agir et répondre aux attentes des Algériens. Et de mettre en garde contre la réaction du peuple, qui après avoir opté pour la stabilité, pourrait sortir dans la rue au cas où ses préoccupations ne sont pas prises en compte. Côté transparence du scrutin, Mme Hanoune estime que l'élection a été inattaquable. « Les résultats et les conditions dans lesquelles elle s'est déroulée ont désarmé les manipulateurs et autres aventuriers aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur qui voulaient voir l'Algérie plonger dans l'anarchie », explique-t-elle. Mieux, ce mode d'organisation semble convaincre la SG du PT qui exprime son vœu de le voir adopter pour les prochaines échéances. « Ce sont les élections les plus normales jamais organisées depuis 1995 », observe-t-elle, non sans mettre en avant la nécessité de procéder à la révision du code électoral et à l'organisation des législatives anticipées pour doter le pays « d'institutions légitimes et crédibles ». Tout en qualifiant le taux de participation de crédible, Louisa Hanoune signale l'impératif de prêter une oreille attentive au taux d'abstention qui a avoisiné les 48%. Un pourcentage qui dénote, selon elle, d'une défiance à l'égard des élections et à l'égard des institutions de l'Etat. Pour elle, cette position respectable doit être « absolument » prise en considération. Mais il n'y a pas lieu de s'alarmer puisqu'il s'agit d'une « attitude » qui existe « partout ailleurs » dans le monde y compris dans les pays les plus démocratiques.