Pour le Rassemblement national démocratique (RND), la révision de la Constitution est de loin le chantier que M. Bouteflika doit lancer en premier. La porte-parole du parti, Nouara Djaâfar, soutient que ce dossier constitue la priorité de l'heure. Puis, viennent d'autres questions, en l'occurrence la formation du gouvernement, le renforcement du dialogue social et de l'exercice politique en approfondissant les réformes dans ce sens. Au Parti des travailleurs (PT), on estime que le chef de l'Etat doit répondre aux aspirations du peuple tout autant sur le plan politique que social et économique. « Si le peuple algérien a voté pour la stabilité et l'intégrité du territoire national en repoussant le danger, cela ne signifie pas qu'il a fermé les yeux sur les autres questions et revendications politiques », rappelle le député et membre du bureau politique du parti, Ramdane Taâzibt. Bien au contraire, car, selon lui, les Algériens vont demander des résultats au Président. En termes de priorité, M. Taâzibt évoque l'incontournable mise sur pied d'institutions légitimes démocratiquement élues. Chose qui passe impérativement par l'organisation d'élections anticipées. Comme il est question d'instaurer un équilibre entre les pouvoirs. Le député n'a pas manqué de coucher sur l'agenda national le projet de la révision de la Constitution. En somme, pour le membre du bureau politique du PT, la majorité qui a donné mandat au Président exigera, sans doute, des résultats. Pour le chargé de la communication au Front El El-Moustakbal, la priorité sera donnée à la révision de la loi fondamentale du pays, mais pas de n'importe quelle manière. Ahmed Bensebane souligne que toutes les forces vives du pays doivent être associées à cette démarche. Et d'ajouter qu'il faut absolument limiter le nombre de mandats présidentiels, consacrer le principe de la séparation des pouvoirs sans oublier d'asseoir l'indépendance de la justice et d'installer une commission indépendante chargée de l'organisation des élections. Pour le chargé de la communication au Parti pour la liberté et la justice, Mustapha Hemissi, il faut d'abord construire un nouvel Etat « avec un autre système politique », avec un consensus national le plus large possible. L'objectif, selon lui, est d'aller vers un Etat de droit, un Etat fort par ses institutions. Car, de son avis, le constat aujourd'hui est peu reluisant. Il s'agit notamment « du verrouillage du champ politique, de l'explosion de l'informel et de la corruption qui continuent de gangrener l'économie nationale, en plus d'une situation sociale des plus précaires ». Chez Ahd 54, on semble ne pas se faire trop d'illusions. « Le Président a sa propre feuille de route et nous, nous avons la nôtre. Tant que n'avons pas été consultés, nous n'avons rien à recommander », tranche le chargé de la communication, Toufik Benallou.