Faut-il différer la révision de la Constitution ? La question divise la classe politique. Car si des partis soutiennent que cette modification n'est nullement une priorité et qu'il faut la renvoyer à l'année prochaine, d'autres estiment qu'il est urgent d'apporter des correctifs au texte fondamental. A chacun ses arguments. Au FLN on est pour la révision. « Le projet de révision traduit l'engagement du président de la République à consolider le processus démocratique, le renforcement des institutions de l'Etat ainsi que l'amélioration des performances des organismes de direction et de gestion », souligne le chargé de communication et membre du bureau politique du parti, Kassa Aïssi. Comme il est question de promouvoir les libertés individuelles et collectives sans oublier le « renforcement des mécanismes de contrôle » à tous les « niveaux, dans tous les domaines ». Ce sont autant d'arguments et motifs qui font que le FLN soutiendra la révision de la Constitution et le travail de la commission technique chargée d'en présenter la mouture finale. Au RND on n'en pense pas moins. La porte-parole du parti, Mme Nouara Djaâfar, soutient, dans la fond et dans la forme, la démarche du président de la République. Raison pour laquelle « nous nous sommes félicités de l'installation, par le Premier ministre, de la commission chargée de l'élaboration de l'avant-projet de loi sur la révision de la Constitution ». Et d'ajouter que le RND ne s'opposera pas à ce que la révision soit amorcée cette année. A l'opposé, d'autres formations politiques soutiennent que la Constitution n'est pas une priorité. Pour eux, il n'y a aucune raison qui empêcherait le report de sa révision. Ainsi, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a appelé à son renvoi après l'élection présidentielle. Motif invoqué : réaliser un consensus politique à travers le dialogue et le débat. En clair, le parti de M. Soltani estime important d'informer les partenaires politiques des résultats de la concertation autour de l'amendement constitutionnel pour parvenir à un consensus politique à travers le dialogue et le débat. Sofiane Djilali, président du parti Jil Jadid, indique que le moment n'est pas propice à cette démarche. « Il y a des priorités qu'il faut prendre en charge avant de penser à la révision constitutionnelle », estime-t-il. Pour lui, il faut attendre d'abord le renouvellement du personnel politique, après l'élection présidentielle de 2014. « C'est le meilleur moment pour entamer la révision de la Constitution », soutient-il. Même constat chez le Parti des travailleurs (PT) qui n'est pas « chaud » à l'idée de cette révision. La secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, appelle à son renvoi pour l'année prochaine. Pour elle, il y a des chantiers beaucoup plus urgents à prendre en charge. Au Front de l'Algérie nouvelle (FAN) on n'en pense pas moins. Son président Djamel Benabdeslam affirme que « la meilleure attitude à entreprendre, c'est de renvoyer ce projet à l'année prochaine. » Entre ces deux avis, il y a celui de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS). Son président, Noureddine Bahbouh a estimé que son parti reste entièrement favorable à l'amendement cette année mais à une seule condition : « Si la démarche vise des changements profonds ». Pour lui, cette révision est loin d'être une priorité absolue pour le pays au moment où l'actualité nationale est marquée par les affaires de corruption et des mouvements de protestation. « Des questions pour lesquelles il faudra trouver des solutions et concrètes à la hauteur des attentes du peuple », affirme-t-il.