L'Algérie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, qui sont convaincus que leur sécurité dépend de celle du Mali, volent au secours de Bamako. « C'est fort de nos relations solides, de notre grande amitié et de nos intérêts communs que nous nous sommes retrouvés aujourd'hui pour une consultation sur le Nord du Mali orientée vers l'action. Nous allons continuer à travailler ensemble et avec nos partenaires internationaux pour relever les défis sécuritaires et économiques qui nous attendent dans la sous-région et avoir un impact significatif sur la situation de la région », déclare le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en présence de Yipène Djibrill Bassolé et Mohamed Bazoum, respectivement ministre des AE du Burkina Faso et ministre des AE du Niger. A la veille de la réunion du Conseil de sécurité sur le renouvellement ou non du mandat de la Minusma (Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), les ministres des Affaires étrangères du Burkina Fao et du Niger se concertent à Alger avec leur homologue algérien Ramtane Lamamra, sur le Sahel et particulièrement sur le Nord du Mali. Zahabi Ould Sidi Mohamed, le ministre malien de la Réconciliation, et Salah Hamid Heguerra, l'ambassadeur du Tchad à Alger, ont participé à cette rencontre qui s'est déroulée, hier, à huis clos à l'hôtel El Aurassi. Les hôtes de l'Algérie ont réitéré leur soutien au processus de pourparlers exploratoires lancé par l'Algérie dans la perspective d'un dialogue inter-malien, voie incontournable pour la réalisation de la réconciliation nationale et la restauration de la paix et de la stabilité dans ce pays. Dans un point de presse en début de soirée, Ramtane Lamamra et Zahabi Ould Sidi Mohamed ont tenu à lever toute équivoque. « Cette rencontre s'inscrit dans la continuité et la même logique que les accords de Ouagadougou de juin 2013 qui ont permis des élections législatives et présidentielle et l'ouverture par le gouvernement d'un dialogue inclusif avec les groupes armés et la communauté du Nord malien et de la démarche initiée à Nouakchott par le G5 (groupe de 5 pays du champ sans l'Algérie). Il n'y pas de division ou de concurrence entre ces initiatives mais une complémentarité », disent-ils tout en se félicitant de la ferme détermination des pays du Sahel à « accompagner » Bamako dans sa recherche d'une solution définitive à la question du Nord du Mali. La recherche de cet accord, qui fournirait les garanties d'une paix qui renforcerait l'unité du pays, son intégrité et les valeurs de la république, pourrait se concrétiser, selon le ministre algérien, dans « deux mois ». Soit le temps nécessaire à l'élaboration d'une plateforme qui pourrait réunir tous les groupes. Y compris le MNLA qui s'est démarqué des autres groupes du Nord lors d'une réunion en plénière à Alger. « Nous sommes optimistes sur le déroulement du prochain dialogue inter-malien car il y a eu, jusqu'à présent, de grandes avancées dans sa préparation », conclut le ministre malien, insistant sur la nécessité d'« importer » ce dialogue au Mali. « C'est une affaire entre Maliens », dit-il, avant de préciser que son pays ne peut dialoguer qu'avec ceux qui veulent la paix et renoncent à la violence. Une réunion est prévue dans les prochains jours pour mettre ce dialogue sur les rails. Interrogé sur le sort du citoyen algérien enlevé vendredi dernier au Soudan lors d'une attaque armée qui a ciblé un champ pétrolier dans la province de Kordofan-Ouest, Lamamra répond : « Nous sommes en contact avec le gouvernement soudanais et l'Union africaine pour la libération de notre ressortissant. Les Algériens doivent éviter les lieux instables. Pour ceux qui sont amenés à y travailler, ils doivent négocier leurs conditions de leur sécurité ».