Les exemples ne manquent pas à Constantine où pas moins d'une vingtaine de promotions, tous segments confondus, pénalisent leurs clients dont beaucoup y ont mis toutes leurs économies. En effet, beaucoup de citoyens qui ont souscrit aux programmes de promoteurs privés se plaignent non seulement des retards de livraison de leurs logements mais aussi sur le non-respect des clauses du contrat. Certains promoteurs n'hésitent pas à revoir à la hausse le prix de vente fixé auparavant dans le contrat liant les deux parties, au grand dam des clients qui, pour la plupart, hésitent à ester le promoteur en justice : « J'ai déposé une plainte et j'ai eu gain de cause. Le promoteur nous a arnaqués, non seulement il accuse un retard de livraison de plus de cinq ans mais en plus il exige des rallonges de 200.000 à 400.000 DA. Au final, le prix initial comme mentionné sur le contrat a quasiment doublé. Malheureusement, les autres souscripteurs comme moi n'ont pas voulu se constituer en association pour engager des poursuites judiciaires, car le promoteur les intimidés », nous révèle Yassine, père de famille et qui attend son logement à Aïn Smara. Chantiers et suivi Et il n'y pas seulement chez le privé que ce genre de problèmes arrivent. En effet, les souscripteurs de la résidence Cirta à Zouaghi vivent dans l'expectative, puisque une bonne partie des 66 logements est achevée mais le chantier est pratiquement à l'arrêt et sans aucune raison valable. Le projet initié sous forme de convention entre l'agence foncière et l'ENPI, lancé en 2006, devait être livré en 2010. Las d'attendre, et après avoir tenté par tous les moyens de relancer les travaux, les souscripteurs envisagent de porter l'affaire devant les tribunaux. En ligne de mire, l'ENPI qui a, pour une raison inconnue, gelé le chantier. Par ailleurs, une autre mesure émanant du ministère de l'Habitat devrait permettre de renforcer l'implication de l'Etat. Il s'agit de la création de directions du logement dans toutes les wilayas, une direction et non pas un simple service rattaché à la Dlep (Direction du logement et des équipements publics). La mesure est entrée en vigueur depuis près d'un mois. Fraîchement installé à son poste, le directeur du logement Mustapha Belah nous parle de ce changement de statut qui va, selon lui, régler pas mal de problèmes qui concernent tous les segments du logement : « Nous avons trois services avec le logement public, rural et promotionnel. Le personnel n'est pas encore entièrement prêt pour une telle mission. Je pense qu'il faut attendre au moins une année pour nous organiser et nous structurer, mais d'ores et déjà, je peux dire que nous visons à faire un suivi périodique et régulier des différents chantiers », a-t-il souligné. Concernant l'introduction du décret du LSP et des retards qu'accusent les travaux, Belah nous fait un petit bilan : « ça se passe bien avec le logement social et la formule location-vente. Nous suivons surtout le LSP et le LPA qui restent mal encadrés. Sur les 14.000 logements LPA de la wilaya, 7.150 on été lancés, en attendant le début des travaux pour les 6.850 qui restent. Nous avons effectivement établi une liste de dix promoteurs LSP sanctionnés pour retard ou abandon de travaux. Nous attendons l'entrée en application du décret qui servira de mieux cerner les problèmes », nous a-t-il expliqué.