Ce sont les principales observations établies par le département d'Etat américain dans son rapport mondial 2013 de lutte contre le terrorisme, publié mercredi dernier et destiné spécialement aux membres du Congrès pour les informer des événements et tendances qui ont marqué le terrorisme international durant l'année écoulée. Ce rapport annuel note que la situation de la sécurité dans les pays voisins de l'Algérie, la menace d'attaques de représailles après l'intervention militaire internationale au Mali, la prolifération des armes de contrebande en Libye et les violences de faible intensité dans des zones du Sud et au long de la frontière algéro-tunisienne « ont toutes contribué à la menace terroriste en Algérie ». En 2013, précise la même source, « les forces de sécurité algériennes ont diminué le nombre d'attaques terroristes réussies, maintenu une pression soutenue sur l'Aqmi, saisi du matériel et des caches d'armes et ont encore isolé géographiquement l'Aqmi ». L'Algérie a une « longue histoire » de lutte contre le terrorisme Les auteurs du rapport affirment que l'Algérie a une « longue histoire dans la lutte contre le terrorisme » et qu'elle poursuit une « campagne énergique » contre l'Aqmi, laquelle reste « la menace terroriste la plus active » en Algérie en menant non seulement des attaques contre les forces de sécurité algériennes et des cibles gouvernementales locales mais aussi contre les Occidentaux dans la région du Sahel. Les « efforts soutenus et constants » des forces militaires, sécuritaires et policières algériennes « ont affaibli les capacités d'Aqmi » dans le nord de l'Algérie, écrit le rapport qui relève, toutefois, que les éléments de l'organisation terroriste basés au Sahel « ont largement profité de l'instabilité régionale pour élargir leur zone de contrôle », en rappelant, dans ce sillage, l'attaque perpétrée en janvier 2013 contre l'installation gazière de Tiguentourine. Par ailleurs, le département d'Etat constate que contrairement à la dernière décennie, le nombre d'attentats terroristes perpétrés en Algérie durant le mois de ramadan de l'année 2013 « a baissé d'une manière significative ». Efficacité de l'Algérie dans la protection des missions diplomatiques Affirmant que le gouvernement algérien a démontré qu'il avait « la capacité de mettre en échec les activités terroristes et criminelles », le rapport relève aussi que les dispositifs sécuritaires algériens « ont été efficaces dans la protection des missions diplomatiques en Algérie et le renforcement des moyens de sécurité en cas de nécessité ». Sur un autre plan, le département d'Etat évoque les efforts entrepris par l'Algérie pour renforcer les capacités de l'Institut national de sciences judiciaires et de criminologie de la Gendarmerie nationale pour obtenir, à terme, la certification de l'Organisation internationale de normalisation. L'Algérie a également acquis le système Codis de la police fédérale américaine, FBI, qui est une banque de données répertoriant les profils ADN, ce qui constitue « une étape importante » dans la création d'une plateforme pour le partage futur de données génétiques avec des partenaires internationaux, précise-t-il. L'approche « sans concessions » contre le paiement de rançons Le département d'Etat américain a également abordé l'approche algérienne dans la lutte contre le financement du terrorisme, qui repose sur le refus de payer les rançons aux groupes terroristes contre la libération d'otages. A ce sujet, il souligne que « le gouvernement algérien maintient une politique stricte et sans concession à l'égard des personnes ou de groupes terroristes détenant ses citoyens en otages ». L'Algérie, poursuit le département de John Kerry, « joue un rôle de premier plan dans les efforts du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF, créé en 2011 à New York) pour sensibiliser les gouvernements à éviter le paiement de rançons aux organisations terroristes ». A ce propos, il a rappelé l'adoption par le GCTF du mémorandum d'Alger sur les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon par des terroristes, ainsi que le soutien du Sommet du G8 aux principes contenus dans ce mémorandum.