Les Etats-Unis ont une fois de plus salué l'engagement de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et le sérieux des efforts des services de sécurité pour mettre en échec toutes les opérations mises en route, et les grands efforts engagés par l'Algérie dans sa lutte contre le terrorisme, en affirmant que les forces militaires et policières algériennes avaient permis de mettre en échec plusieurs opérations terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). C'est en somme le plus important constat établi par le département d'Etat américain dans son rapport mondial 2012 de lutte contre le terrorisme, publié jeudi et destiné spécialement aux membres du Congrès pour les informer des évènements et tendances qui ont marqué le terrorisme international durant l'année écoulée. Pour le département d'Etat, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) demeure «une menace importante» pour la sécurité en Algérie, en exploitant «principalement les régions montagneuses à l'est d'Alger et les vastes régions désertiques de la frontière sud de l'Algérie». En outre, observe-t-il, la détérioration de la sécurité au nord Mali, la prolifération des armes de contrebande de la Libye, et l'émergence du Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), basé au Mali, «ont tous contribué à la menace terroriste pour l'Algérie». Le département d'Etat note qu'en 2012, «les forces de sécurité algériennes ont davantage isolé Aqmi et ont permis une baisse du nombre d'attaques terroristes réussies, un maintien de la pression sur ce groupe terroriste et la capture d'un certain nombre de terroristes-clés». Rappelant que «l'Algérie a une longue histoire de lutte contre le terrorisme», le département de John Kerry soutient que les autorités algériennes ont poursuivi «une campagne agressive contre Aqmi». Au cours des dernières années, ajoute-t-il, «les efforts soutenus des forces militaires, sécuritaires et policières algériennes ont permis de saper les capacités d'Aqmi dans le nord de l'Algérie et de limiter une grande partie des opérations du groupe dans les zones rurales». Néanmoins, notent les auteurs du rapport, Aqmi a de plus en plus «profité du chaos» dans la région du Sahel et de la rébellion dans le nord Mali pour étendre «ses zones de contrôle». Sur ce point, précise le département d'Etat, «les responsables algériens ont souvent signalé les liens entre Aqmi et les narcotrafiquants dans le Sahel, et considèrent le terrorisme comme étant fondamentalement lié à des entreprises criminelles qui financent des groupes terroristes». Evoquant les opérations terroristes perpétrées en Algérie en 2012, le rapport américain souligne qu'Aqmi a continué à commettre des opérations-suicides, ainsi que des attaques utilisant des engins explosifs improvisés (EEI), tels que les pièges explosifs ou bombes artisanales, et des embuscades dans les zones en dehors d'Alger. Citant des statistiques algériennes, il rapporte qu'au moins 175 actes terroristes ont été perpétrés en 2012. Mais contrairement aux années passées lorsque l'Algérie enregistrait habituellement un «pic» dans les attentats terroristes durant le Ramadhan, le département d'Etat souligne que durant ce mois sacré de l'année 2012, les opérations terroristes «ont baissé d'une manière significative» permettant d'affirmer que le Ramadhan 2012 a été «le moins violent de la dernière décennie». Evoquant les attaques qui ont ciblé les ambassades américaines dans le monde arabe en septembre dernier, notamment en Libye, Tunisie et en Egypte, le département d'Etat a salué la perspicacité des forces de la police algérienne. Elles «ont été efficaces dans la protection des missions diplomatiques et dans le renforcement des dispositifs de sécurité en cas de nécessité», note-t-on dans le même rapport. Concernant le conflit dans le nord malien et les problèmes sécuritaires en Libye, l'Algérie, lit-on encore, «a considérablement augmenté la sécurité des frontières et envoyé des milliers de forces de sécurité supplémentaires, afin de renforcer ses frontières et réduire la contrebande d'armes», notant que «les longues frontières poreuses restent un défi sécuritaire persistant». Quant à la question des rançons contre libération d'otages, le rapport américain adressé au Congrès souligne que l'Algérie «œuvre activement à lutter contre le financement du terrorisme». A ce propos, il précise encore que «le gouvernement algérien maintient une politique stricte et sans concessions à l'égard des individus ou des groupes détenant des citoyens en otage». Le gouvernement algérien, reconnaît-il, «a joué un rôle de leadership dans les efforts du Forum mondial de lutte contre le terrorisme afin de sensibiliser les gouvernements à éviter le paiement de rançons aux organisations terroristes». A ce titre, le département d'Etat note que l'Algérie a piloté l'élaboration du Mémorandum d'Alger sur les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon par des terroristes et d'élimination des avantages qui en découlent. Sur un autre plan, le rapport américain rappelle que l'Algérie est membre fondateur du Forum global de lutte contre le terrorisme (Gctf, créé en 2011 à New York) et co-présidente du Groupe de travail sur le Sahel au sein de ce Forum. Il précise aussi que l'Algérie est membre du Groupe d'action financière pour la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord (Menafatf, Middle East and North Africa Financial Action Task Force) chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des activités illicites et du terrorisme. M. S./APS