La prolifération des marchés informels dans la plupart sinon dans toutes les villes algériennes est une véritable plaie. C'est un phénomène qui, de prime abord, contribue à la dégradation de la qualité de vie dans des agglomérations où l'anarchie générée aux abords de ces endroits est effrayante. Il suffit de passer aux abords de ces espaces livrés à la saleté repoussante, où les constructions hétéroclites s'apparentent dans bien des cas davantage aux bidonvilles. L'insécurité et de menus trafics y trouvent un terrain propice pour atteindre des seuils alarmants. Les riverains des quartiers ou les trabendistes font partie du décor peuvent à satiété énumérer ses nuisances et ses désagréments de cette proximité imposée. Tolérer ces marchés sous prétexte de pouvoir s'y approvisionner à moindres frais est une conception à courte vue. Le commerce est l'une des principales activités où doit se manifester l'autorité de l'Etat sous peine de voir de telles activités illicites prendre davantage d'ampleur. N'a-t-on pas fini par voir les marchés informels s'installer au cœur de la capitale même ? Il fallait se résoudre à réagir sous peine de voir cette activité illicite se développer comme une métastase. Les tentatives d'endiguer le fléau ne datent pas d'hier mais cette fois-ci, les pouvoirs publics semblent déterminés à mettre le holà au phénomène. Il ne s'agit pas apparemment du jeu du chat et de la souris qui a vu après de brèves éclipses le «trabendistes» revenir encore plus nombreux. D'aucuns, par ailleurs grands défenseurs de l'Etat de droit, prétendent que le chômage des jeunes constitue l'origine du phénomène et qu'il faut fermer les yeux sur un empiètement flagrant des règlements qui sont nécessaires à toute vie en collectivité. C'est proposer une fausse solution à un vrai problème dont on escamote les effets. Le chômage n'est pas une excuse pour détourner le regard sur l'illégalité à ciel ouvert qui pénalise aussi les commerçants qui paient leurs impôts et constituent une manifestation d'incivisme. En éradiquant ces lieux en marge de l'urbanité et de la légalité, les pouvoirs publics ont davantage comme souci d'intégrer ces jeunes dans les circuits d'une activité contrôlée et transparente. On ne s'est pas contenté sans crier gare de couper les vivres à des familles, pousser les jeunes sur les sentiers de la délinquance. En parallèle, un programme de construction de surfaces commerciales dans différents quartiers de la capitale et d'ailleurs a été engagé. Le temps est venu pour chacun de respecter la loi et de redonner sa place à la convivialité dont chacun se plaint sans prendre conscience qu'elle ne peut et ne doit s'accommoder de telles manifestations d'incivisme à grande échelle.