La mendicité et la dégradation des mœurs deviennent au fil des jours une plaie ouverte au cœur de la société qui respire l'affront. Deux fléaux dont l'ampleur et la prolifération vont crescendo et qu'on a du mal à dissimuler de par leurs effets pernicieux, que nul n'est censé ignorer. La mendicité resurgit sous un autre décor, après des années fastes et, par la force des choses, devient un phénomène familier, si ce n'est une fatalité, et ce, à travers les grandes agglomérations de la wilaya, à Bordj Bou Arréridj, Ras El Oued, Bordj Ghedir, El Achir et Mansourah. Pour certains, elle représente un filon, une activité lucrative génératrice de gros revenus. Ils sont nombreux à vous guetter dans les cafés, devant les mosquées, sur les places publiques. Pour apitoyer les gens, certains, notamment les femmes, louent les services de marmots en bas âge, et ce, au su et au vu de tout le monde ; pourtant une telle pratique nuit à la santé morale et physique d'une enfance censée être protégée. Qu'il pleuve ou qu'il vente, ils sont omniprésents et n'observent aucune trêve, à l'instar de ces femmes qui se sont appropriées des endroits fixes au centre-ville de Ras El Oued ; elles viennent tôt le matin ; une fois arrivées, elles s'habillent en guenilles. Pour certains, ces gens la pratiquent parce que contraints par les affres de la vie, ils ont une famille à nourrir. La fermeture de pas moins de seize entreprises et l'absence d'un véritable plan de développement sont autant de facteurs à l'origine de cet effondrement social. Sur l'ensemble des daïras que compte la wilaya, aucun chef-lieu ne dispose d'un projet de grande envergure. L'autre phénomène est celui de la dégradation des mœurs qui menace la cohésion de la société, certaines personnes se livrent à des aventures, au plus vieux métier du monde, pour faire face aux aléas de la vie car, elles ont des enfants à charge. Le hic est que ce phénomène prend des proportions alarmantes et risque d'entraîner dans son sillage des adolescentes encore en âge de scolarité. Un psychologue du CIAJ remet tout cela sur le dos de la déperdition scolaire, le paupérisme, l'accès facile aux chaînes de télévision occidentales… Selon des statistiques, chaque année, environ 700 de nos élèves sont exclus de l'école, ils sont allègrement reçus par la rue. L'Etat et les associations à caractère humanitaire doivent agir dans le cadre d'une campagne de sensibilisation et d'assistance aux plus démunis, l'immunité passe inévitablement par l'amélioration des conditions sociales.