Ce n'est pas la première fois que l'héroïne qui tint tête, lors de la campagne de pénétration des forces coloniales françaises en Kabylie, à des officiers français de haut rang comme le Maréchal Randon ou le Maréchal Mac Mahon, inspire une œuvre cinématographique, des chansons ou des livres. Tahar Oussedik et un peu plus tard Boukhalfa Bitam sont parmi ceux qui ont retracé le parcours de cette femme originaire du village Soumeur (d'où son nom). La chambre où elle méditait, une sorte de Mezzanine, y existe toujours et la direction de la culture de Tizi Ouzou a entrepris sa restauration. Réalisé par Belkacem Hadjadj à qui on doit de nombreuses œuvres comme « Bouziane El Kalai » le bandit d'honneur dans la région de Relizane, « Machahu » (1995) et « El Manara » ( 2004) , le film sera projeté en avant-première ce dimanche 11 mai à la salle Ibn Zeydoun de l'office Ryadh El Feth en présence du réalisateur, du producteur et des comédiens. Les ministres de la Culture et des Moudjahidine ont également soutenu ce long métrage à caractère islamique. Laetitia Eido, une comédienne professionnelle française d'origine libanaise, campe le rôle de la résistante. Elle a déjà incarné le personnage de « Cléopâtre » dans « Le destin de Rome », un docu-fiction de la Chaîne Arte. Le chanteur Ali Amrane et Menad Mbarek, connus dans le milieu du cinéma amazigh, prêtent leurs traits respectivement aux personnages d'Anzar et de Moulay Ibrahim. Assab Bouab, né d'un père marocain et d'une mère française, déjà vu dans « Indigènes » de Rachid Bouchareb et Melha Mammeri complètent cette équipe où des professionnels donnent la réplique à des comédiens qui ont moins d'expérience. Le premier interprète le personnage de Boubaghla, un autre résistant qui mérite à lui seul un film. La seconde comédienne de théâtre et de cinéma en France sera Ninouche dans ce film attendu après que le feuilleton réalisé il y a quelques années en Syrie eut suscité beaucoup de réserve.