Le club des médias culturels à la salle Atlas, relevant de l'Office national de l'information et de la culture (ONCI) constitue un espace bienvenu, dédié à l'actualité de la vie culturelle et artistique nationale. Deux éditeurs ont été invités à la rencontre du club de ce dimanche pour parler et débattre de la réalité de l'édition en Algérie à la veille de ce Salon. Ces deux éditeurs, Mahmoud Mouloud et Rabeh Mahmoudi sont les directeurs de deux maisons d'édition, le premier, celle de Dar El Ouaï et le second, celle de Dar Kortoba. Ces deux maisons d'édition existent depuis une dizaine d'années. Elles éditent des romans, le livre d'histoire, le livre religieux, le livre pour enfants. En ouvrant les débats, ces deux responsables de maison d'édition ont manifesté la volonté d'être les porte-parole de la corporation des éditeurs algériens, atteignant aujourd'hui le nombre de deux cents. Ils ont d'abord situé la présence de l'édition en Algérie. Celle-ci est relativement jeune, comparée aux autres maisons d'édition dans le monde qui ont, pour la plupart, plus d'un siècle d'existence. L'édition en Algérie se porte bien malgré les diverses contraintes rencontrées, notamment dans le domaine de la distribution. Cette branche économique axée sur l'activité culturelle et éducative a fait un grand bond en avant avec les commandes engendrées par les grands rendez-vous culturels internationaux. On citera, l'année de l'Algérie en France, Alger, capitale de la culture arabe en 2007, le festival panafricain en 2009 et bientôt, Tlèmcen, capitale de la culture islamique. L'édition en Algérie se fait connaître par les salons. Le plus important d'entre-eux est le SILA. Alors qu'il se tenait pendant de nombreuses années aux Pins Maritimes dans l'enceinte de la SAFEX, il a été transféré depuis deux éditions sur l'esplanade du 5 juillet. Ce changement de site a soulevé des protestations auprès des éditeurs, habitués aux conditions et aux commodités de la Foire internationale d'Alger. «Nous avons aujourd'hui dépassé ces questions qui nous départageaient, ce que nous demandons maintenant, ce sont des améliorations et l'extension des structures d'accueils au profit aussi bien des visiteurs que des exposants», affirme M. Mahmoud Mouloud. Les débats francs et ouverts qui s'en sont suivis ont mis l'accent sur la nécessité de fournir au lecteur algérien, notamment à la jeunesse, un produit de qualité sur le plan de la forme comme sur celui du fond. «Nous ne devons pas perdre notre énergie dans des sujets futiles et des problèmes entre les personnes», a fait remarquer un éditeur dans son intervention. La question de la participation étrangère au Salon international du livre d'Alger a été soulevée. Il a été question de refus de certaines maisons d'édition d'être présentes à cette édition de 2010. «Elles seront les perdantes, précise M. Rabeh Mahmoudi, car il leur sera difficile de trouver de par le monde, une aire de commercialisation aussi importante que le Salon international du livre d'Alger, drainant sur deux semaines plus de cent cinquante mille visiteurs quotidiennement». Et de conclure sur cette note optimiste : «Je suis sûr qu'avec ces conditions attirantes, ces maisons d'édition reviendront sur leur décision».