Telles sont les actions prioritaires évoquées, hier, par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, à l'occasion de la troisième rencontre du comité de suivi de l'application du pacte économique et social de croissance, tenue à Alger, et qui seront concrétisées durant ce quinquennat. Le ministre a appelé l'ensemble des partenaires à s'impliquer davantage dans l'application de la politique de l'Etat visant à relancer le tissu industriel et améliorer la production nationale. « Nos entreprises sont interpellées dans un contexte marqué par une compétitivité internationale de plus en plus féroce et qui impose ses règles. C'est pour cela que les pouvoirs publics se sont attelés à mettre en place des politiques et des mesures concrètes destinées à encourager la production nationale », a-t-il précisé. Abdessalem Bouchouareb a tenu à rassurer les opérateurs économiques sur l'importance et la consistance du prochain programme quinquennal que le gouvernement est tenu d'appliquer. « Je n'ai jamais vu un programme aussi important et qui prend en charge les préoccupations et les problèmes posés dans notre pays », a-t-il indiqué. « Une fois discuté et adopté, vous allez découvrir les mesures révolutionnaires qu'il comporte et qui prend en considération toutes les propositions faites par les partenaires sociaux et économiques dans les différentes tripartites et réunions de travail. Jamais un gouvernement n'a eu à appliquer un programme aussi important et pratique. Le partenaire social s'est fortement inscrit dans ce programme qui inclut aussi le partenariat étranger », a expliqué le ministre. Une nécessité imposée Abordant le problème du foncier industriel, préoccupation majeure des opérateurs, il a souligné « l'existence de solutions pérennes dans ce programme dans la mesure où des propositions ont été faites sur la levée de la limitation du foncier au seul domaine privé de l'Etat pour l'élargir à d'autres espaces ». Outre la conjoncture régionale et les crises dans le monde, le plus grand problème et défi de l'Algérie, selon Bouchouareb, demeure « le temps ». « Nous sommes à la croisée des chemins. Ou on travaille de manière à relever les défis et corriger la situation, ou on rate cette chance qui nous est offerte », a-t-il prévenu. « Il faut donc rattraper le retard accusé dans ce domaine et améliorer les conditions d'investissement », a-t-il ajouté, précisant que cet effort que l'Algérie est appelée à fournir « n'est plus une question de volonté du gouvernement mais une nécessité qui nous a été imposée ». Le ministre va plus loin en affirmant que la gestion de l'économie nationale dans cette phase « n'est plus une gestion politique mais une gestion pragmatique » des problèmes posés. Les représentants des organisations patronales ont soulevé plusieurs préoccupations dont la promulgation de la loi de finances complémentaire (LFC), l'application de la règle 49-51 dans les investissements et le processus d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). A propos de la LFC, le ministre estime que sa promulgation annuelle est « la conséquence de l'absence des systèmes et des moyens d'évaluation des dépenses publiques ». Néanmoins, il a affirmé que ce fait « n'est pas une mauvaise chose » et que des réflexions sont menées « afin de mettre en place des structures d'évaluation des politiques publiques ». Sur la règle 49-51, le ministre estime que sa modification « nécessite l'amendement de l'arsenal juridique afin de se prémunir contre l'impact de cette mesure ». A propos de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, le ministre estime que si notre pays n'accède pas à cette organisation « cela n'est pas grave » dans la mesure où « nous restons le partenaire économique et commercial de l'UE jusqu'en 2020 ». Entre-temps, l'Algérie est tenue de préparer son adhésion à cette organisation de manière à « être en position de force ». « Nous poursuivons les négociations avec l'OMC tout en menant les réformes économiques qui permettront de gagner du temps et de consolider la position de l'Algérie ».