La manifestation, qui accueille plus de 200 exposants, porte, en effet, comme slogan, « L'Algérie, un territoire et des destinations », sur lequel la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Mme Nouria Yamina Zerhouni, a particulièrement insisté lors de sa visite en compagnie de la ministre déléguée auprès du ministère du Tourisme et de l'Artisanat chargée de l'artisanat, Mme Aïcha Tabagou, et du secrétaire d'Etat portugais chargé du Tourisme, Adolfo Mequita Nunes. « L'objectif de ce salon est de faire connaître la destination Algérie. Nous appelons les opérateurs du tourisme à s'impliquer plus activement au développement de ce secteur incontournable pour une économie durable », a-t-elle précisé. Sauf que les agences de voyages nationales, très fortes en nombre, promeuvent plus, dans ce salon, les destinations étrangères que nationales. La Turquie, la Tunisie et le Maroc en premier lieu, la Thaïlande, la Malaisie ainsi que la station balnéaire de Sharm-Echeikh, en Egypte, en second. « Nous n'avons pas de demandes pour le tourisme balnéaire local, ni de la part des nationaux ni des touristes étrangers. Nos nationaux préfèrent passer leurs vacances à l'étranger et les étrangers préfèrent aller au Maroc ou en Tunisie », justifie le directeur de l'agence Gouraya Tours, Baba Aïssa. Selon lui, l'Algérie ne peut pas concurrencer ses voisins dans le tourisme balnéaire, notamment en matière de tarifications. « Les billets d'avion à destination de l'Algérie sont très chers ainsi que les infrastructures d'hébergement. Si nous en trouvons ! Car il est très difficile de placer des touristes quand les hôtels sont complets. Ce qui est souvent le cas en Algérie lors de la saison estivale », affirme-t-il. L'Agence Gourara, quant à elle, assure que les touristes étrangers ne sont intéressés que par le tourisme saharien. « La saison estivale ne représente rien pour nous, nous ne travaillons que lors de la saison saharienne. Et au niveau local, nous ne proposons pas aux habitants du Sud des formules pour qu'ils passent leurs vacances dans le Nord pour la simple raison qu'ils ne sont pas intéressés », signale le premier responsable de cette agence implantée à Timimoun. Du côté des hôtels, des efforts sont fournis par certaines infrastructures d'hébergement pour permettre aux touristes locaux de passer des vacances avec des tarifs moins chers. La chaîne El Djazaïr, entre autres, joue même le rôle d'agence de voyages pour attirer des clients vers son l'hôtel El Kaïd, à Boussaâda. « C'est pour promouvoir cet hôtel qui n'est pas aussi connu que l'hôtel Kerdada. Nous proposons un séjour de deux jours à El Kaïd, avec une visite guidée à Boussaâda et une prise en charge du transport », explique la chargée commerciale de la chaîne El Djazaïr. Le groupe Eden, à Oran, propose des formules pour le mois de ramadhan, et jusqu'à la mi-septembre, avec une réduction des tarifs jusqu'à 50%, dans deux de ses hôtels, Eden Airport et Eden village. « Les autres hôtels balnéaires sont réservés, chaque année, aux émigrés », fait savoir le chargé commercial du groupe. L'hôtel Sabri, 4 étoiles, à Annaba, propose également des réductions mais pour le compte de l'Office national du tourisme algérien (Onat). Ce dernier affiche des produits dans plusieurs wilayas du pays en faveur des familles et des personnels des entreprises. Une promotion de 50% sera offerte, par l'Onat, durant le mois de ramadhan. Des initiatives que la ministre encourage vivement tout en reconnaissant que des problèmes dans le secteur restent à résoudre. « Le rôle des pouvoirs publics est de définir le cadre réglementaire et les régions touristiques, fournir des facilités administratives pour réduire les délais de réalisation et pour l'acquisition du foncier au profit des investisseurs. Mais c'est à ces derniers de développer le secteur, de créer la richesse. Contrairement à ce qu'on croit, il y a une dynamique dans le secteur, les gens travaillent, les investisseurs existent », a-t-elle souligné rappelant que plus de 700 projets sont en cours de réalisation, devant générer 39.757 emplois et plus de 300 autres lancés récemment d'une valeur de 92 milliards de dinars.