La mer qui est ta compagne depuis la nuit des temps bercera à jamais tes murs et tes remparts. Faut-il rappeler les prouesses des Bahara ? Ces hommes téméraires et sans remords qui fendaient les flots jusque dans les lointains océans avec leurs navires armés, Raïs et capitaines à jamais entrés dans la légende du monde marin. Le Qobtane-raïs, le commandant et navigateur était secondé entre autres par un Bach-raïs, second, un bachtobdji, chef des canonniers et un Rais-Etteric, le responsable des navires capturés, un khodja ou secrétaire. Les capitaines avant de postuler à diriger un bateau étaient soumis à un examen dirigé par une commission de capitaines. Ce premier débutait les épreuves par une prière reprise par les membres du jury. Le Raïs était installé par une salve de cinq coups de canon tirée par le bâtiment où il prenait fonction. Bateaux légers et rapides armés souvent de plus de 30 canons, la flotte de la Régence d'Alger se riait des galions chrétiens, lourds et volumineux, menant ses expéditions aux saisons d'automne et de printemps. Les Raïs s'en remettaient aux saints et marabouts en élevant à leur mât les étendarts religieux pour leur protection et un heureux retour. Y Bahdjati ! Déclama le conteur «les Raïs à leur sortie du port d'El Djazair, heureux et confiants honoraient le Dey et Sidi Abderahmane patron de la ville, en tirant deux coups de canon. Le reste était laissé à la Grâce de Dieu …»