Il exige la suspension du Congrès général national libyen (CGN, Parlement), « comme le réclame la population », et l'installation d'un « conseil présidentiel » pour gérer une période de transition. Le Congrès général national libyen, qui s'était attiré l'ire de la population quand il a, unilatéralement, décidé, en février dernier, de rallonger son mandat jusqu'au 24 décembre 2014, met fin à la confusion autour de la date du 25 juin annoncée cette semaine par l'agence officielle comme celle de la tenue des législatives puis démentie par la commission électorale. Il confirme la tenue du scrutin. Les députés, qui « protègent les terroristes », dixit le ministre de la Culture, Habib Lamine, qui a rallié le général dissident, auraient-ils lâché devant le pressing du gouvernement qui leur a demandé cette semaine de suspendre leurs travaux ? Nouri Abou Sahmein, le président du CGN, a demandé à la milice de Misrata de venir « protéger la capitale et les institutions de l'Etat des troupes du général dissident » et au ministère de la Défense et à l'état-major d'arrêter les officiers qui ont rallié le général à la retraite. A Tripoli, on s'interroge sur la « faisabilité » d'un tel scrutin avec toutes les tensions et violences politiques actuelles. Dernière tension en date, l'appel du Premier ministre sortantn Abdallah Al-Theni, aux milices. Il leur demande de rester loin de la scène politique pour ne pas mettre en danger ses habitants. Pour dénoncer leur entrée dans la capitale, le maire de Tripoli, Sadat al-Badri, a démissionné jeudi dernier. « Le Conseil supérieur des forces armées auto-déclaré demande au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de former un conseil supérieur présidentiel civil qui aura pour mission de former un gouvernement d'urgence et préparer des élections législatives », déclare le général dissident lors d'une conférence de presse qu'il a tenue à Al Abyar, dans l'est du pays. Selon lui, le Conseil supérieur des forces armées « continuera d'assurer la sécurité durant la période de transition » et « le conseil présidentiel remettra ensuite le pouvoir au Parlement élu », ajoute-t-il. Le CSM répondra-t-il positivement à la demande du général accusé par les autorités de transition de mener un coup d'Etat ? Le général, qui engrange des soutiens, y compris de brigades entières, aura-t-il les moyens nécessaires pour exécuter son opération « Combat pour la dignité » ? Soupçonnés de manipuler dans l'ombre le général, les Américains prennent leurs distances sans pour autant le condamner. « Nous ne soutenons, ni n'approuvons ses actions sur le terrain, pas plus que nous ne lui portons assistance », déclare le département d'Etat. Deborah Jones, leur ambassadrice en Libye, estime que l'ancien officier a déclaré la guerre à des groupes probablement responsables de l'attaque de la mission diplomatique américaine à Benghazi en 2012. La France qui, avec les Etats-Unis, redoute de voir la Libye devenir une base arrière du terrorisme dans le Sahel, opte pour le silence. Son ministre des Affaires étrangères s'est entretenu avec Mahmoud Jibril, chef de file de l'Alliance des forces nationales, qui soutient le général Haftar.