Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut-Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), les trois groupes qui contrôlent, depuis le 17 mail, Kidal, ont signé, vendredi dernier, un accord pour un cessez-le-feu en cinq points après quatre heures et demie de discussions avec le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l'Union africaine, Albert Gerard Koenders, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, et Ntolé Kazadi, chef de l'unité politique de la Mission de l'UA pour le Mali et le Sahel, au Camp 2 de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali. Bamako a paraphé ce texte qui porte sur la « cessation des hostilités sur toute l'étendue du territoire national, le retour à l'accord préliminaire du 18 juin 2013 » signé à Ouagadougou et la reprise immédiate des négociations avec le soutien des Nations unies et ses partenaires régionaux et internationaux ». « J'ai officiellement écrit ce vendredi à la Minusma pour confirmer que l'armée malienne respectait le cessez-le feu », déclare le ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga. « Ce n'est pas un accord politique mais militaire, c'est un premier pas pour aller aux négociations », déclare Mohamed ag Najim, le chef du MNLA. « Il s'agit d'un accord sur un cessez-le-feu. Il ne s'agit pas d'un accord sur le règlement du conflit qui oppose l'Azawad au gouvernement du Mali », insiste Mossa ag Attaher, porte-parole du MNLA. « Il s'agit de mettre fin à la violence et d'instaurer le calme dans les zones qui ont été touchées par les affrontements ». « Il s'agit pour chaque partie de cesser le feu dans les parties qu'elle occupe. Il ne s'agit pas de céder une quelconque position », soutient Mohamed ag Najim. A Kidal, les deux belligérants « ont convenu de libérer les prisonniers dans les meilleurs délais, faciliter les opérations humanitaires des Nations unies et autres partenaires humanitaires et respecter les principes de droit humanitaire en vigueur ». Selon Yaye Nabo Sène, chargée de communication à l'Union africaine, et Ambeiry ag Rhissa, représentant du mouvement, les deux parties ont accepté aussi l'ouverture d'une enquête indépendante « sur ce qui s'est passé dans le Nord ». A Bamako, trois partis d'opposition (Union pour la République et la démocratie, Parti pour la renaissance nationale et Parti pour la restauration des valeurs du Mali qui siègent au Parlement) réclament la démission de Moussa Mara, le Premier ministre et celle de son gouvernement. Ils l'accusent d'être responsable, en se rendant à Kidal, de la « tragédie de Kidal et de l'humiliation » du pays. Pour Soumaïla Cissé, l'ancien candidat à la présidentielle, que l'ordre ait été donné ou non par l'exécutif, les têtes doivent tomber, et en premier lieu celle du Premier ministre. Dramane Dembélé de l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), lui aussi candidat à la présidentielle en 2013, dit attendre les résultats de l'enquête pour se prononcer. « La démission du gouvernement n'arrangera rien, elle ajoutera une crise à la crise », dit-il. Choguel Kokalla Maïga, président du Mouvement patriotique pour le renouveau, estime que les responsabilités sont à chercher « au niveau de la hiérarchie militaire » qualifiée par la rue d'« incompétente ». Un avis que partage Mahamadou Camara, le ministre de la Communication du Mali. « Ni le président IBK ni le gouvernement n'étaient au courant de l'offensive lancée mardi par l'armée malienne à Kidal pour reprendre le gouvernorat », dit-il.