Né en 1961 à Belgrade, dans une conjoncture marquée par la confrontation des deux blocs communiste et capitaliste, ce Mouvement, qui doit sa naissance aux pères fondateurs Nehru, Soekarno, Tito et Nasser, représente près des deux tiers de l'humanité. Mais un demi-siècle après sa création, que reste-t-il du non-alignement ? La chute du mur de Berlin, la dislocation de l'Union soviétique et l'avènement d'un monde unipolaire, exigent du MNA de s'adapter à la nouvelle donne géostratégique. Une chose est sûre, le Mouvement est aujourd'hui face à de grands défis, notamment ceux liés au développement économique et humain, à la stabilité politique et sécuritaire et à la restructuration des instances de la gouvernance mondiale, à commencer par la réforme de l'ONU. Le Mouvement des non-alignés, qui a gardé ses principes fondateurs, comme la souveraineté, le respect de l'intégrité territoriale des Etats, la lutte contre les ingérences étrangères, le soutien aux mouvements de libération et la mise en place d'un ordre international juste, peut encore contribuer à « forger » la décision internationale. Les Non-Alignés doivent peser de tout leur poids pour réduire le large fossé qui sépare, sur les plans économique et social, le Nord et le Sud. Partant, la conférence ministérielle d'Alger est une occasion pour rappeler les revendications de nouvel ordre économique international, de mise en place d'une coopération Sud-Sud et bien d'autres revendications issues de du 4e sommet du MNA tenu à Alger en 1973, et qui demeurent d'actualité. L'action qui réunit le Mouvement aujourd'hui, « c'est la quête de développement et de bien-être des peuples et la recherche de moyens de changer les relations internationales pour faire en sorte que la quête des deux tiers de l'humanité soit prise en compte dans les relations internationales », avait déclaré, lundi dernier, sur les ondes de la Chaîne III, Taos Ferroukhi, directrice générale des affaires politiques et de la sécurité internationale au ministère des Affaires étrangères. L'action à venir du Mouvement des non-alignés, dont le sommet prévu l'année prochaine à Caracas, permettra d'orienter le Mouvement vers une coopération politique et diplomatique multilatérale. Une option susceptible de changer les priorités de l'ONU et d'autres organisations internationales et régionales en matière de paix et de sécurité.