Photo : Slimene S.A. 38 milliards de dollars uniquement pour la modernisation du rail, 14 autres pour l'aménagement urbain, ce sont là des exemples d'offres de coopération que l'Algérie avait soumises aux entreprises russes dans le cadre du Forum d'affaires qui s'est tenu mercredi à Alger. Le ministre de l'Industrie, M. Benmeradi qui a ouvert les travaux avec le ministre de l'Energie russe a appelé les opérateurs des deux pays «à identifier les projets susceptibles d'être concrétisés ensemble ». L'Algérie, dit-il, veut «un partenariat et non du commerce» et ce pour «réduire sa dépendance par rapport au secteur des hydrocarbures, augmenter ses exportations hors hydrocarbures et accroître son PIB». L'Algérie se rappelle, poursuit-il, «la contribution des entreprises russes à la concrétisation d'un des fleurons de l'industrie algérienne, le complexe d'El Hadjar». M. Chmatko, ministre russe, de son côté, a souligné le désir des entreprises russes d'arriver à des «relations plus que stratégiques avec l'Algérie» annonçant du coup la décision d'ouvrir un bureau chargé de l'investissement ici à Alger et à Moscou. En signe de bonne volonté, semble-t-il et après l'énergie, les Russes veulent accaparer à travers le rachat de Djezzy un secteur porteur le télécoms. Mais l'offre butte, pour le moment, sur le désir de l'Algérie d'être le premier repreneur de la filiale d'Orascom en vertu du droit de préemption. Mercredi on parlait d'«une proposition sur la table» qui ne devait être traitée qu'après la clôture du Forum et la fin de la visite du président Medvedev en Algérie. Au-delà de ce dossier, les entreprises russes sont venues en force en Algérie avec dans leurs bagages plusieurs projets de partenariat, dans le domaine de l'énergie, des équipements agroalimentaires, de la construction. «L'ALGÉRIE, UN BON MARCHÉ AU MÊME TITRE QUE L'EUROPE» Pour M. Dimitri Louslov, président du Comité des innovations à la Douma (Parlement russe), il y a une volonté des entreprises russes de développer des formules de partenariat diverses avec l'Algérie. Leurs motivations, «l'Algérie est un bon marché au même titre que l'Europe». Les entreprises russes sont plus offensives aujourd'hui. Et pour cause, souligne-t-il, «avant, les expositions (à l'étranger) étaient décidées par des comités d'Etat, ce sont maintenant «les associations et les consortiums qui décident de ce genre d'initiative», ajoute-t-il. M. Louslov s'est montré confiant dans la relance du partenariat algéro-russe estimant que «si l'on arrive à réaliser 20% des propositions que nous avons soumises, c'est une réussite».Il faut rappeler que plus de 45 entreprises russes ont participé à l'exposition de leurs produits et services en marge du Forum d'affaires algéro-russe. Ces dernières ont manifesté leur désir de participer à l'effort de modernisation de l'économie algérienne malgré «les nouvelles conditions d'investissement» selon les témoignages recueillis sur place. Ainsi, le patron du groupe Technopromexport, M. Alexandre Edovardovitch a parlé de son expérience en Algérie dans le domaine de la construction de centrales hydroélectriques, pendant les années 90, à Annaba et Jijel. Le groupement russe parle de pouvoir livrer des «installations aux standards internationaux ». Il a plus de 400 projets déjà en Russie. LES ÉNERGIES RENOUVELABLES : UN AUTRE VOLET DE LA COOPÉRATION D'autres volets de coopération que les Russes peuvent lancer en Algérie, notamment dans les énergies renouvelables, tel l'éolien, la géothermie sont cités. De son côté, la compagnie Tegas qui est spécialisée dans la production de générateurs, de compresseurs a proposé des lampes à basse consommation d'énergie. Toujours dans ce domaine, on citera le groupe russe IMS spécialisé dans la mise au point de solutions propres à l'industrie des hydrocarbures. IMS, présent dans cinq pays, en Russie, à Oman, en Arabie Saoudite, en Grande-Bretagne, (en mer du Nord) selon son patron, il fournit des appareils de comptage, de réglage de la pression sur la plateforme pétrolière, des systèmes de conditionnement du fuel. Ses plus grandes références sont les partenaires énergétiques russes comme Gazprom et Loukoil mais aussi Bechtel. Les entreprises russes ont compris que l'Algérie s'est lancée dans un important programme de développement des énergies renouvelables. Elles comptent, à cet effet, selon M. Alexei Boudimornev lui proposer des équipements destinés aux fermes solaires, des modules solaires, de piles solaires. L'Algérie figure, dira-t-il «parmi nos marchés potentiels surtout au regard de son implication dans le projets solaire méditerranéen Desertec». Les entreprises russes qui ont fait le déplacement à Alger ne sont pas uniquement spécialisées dans le secteur de l'énergie, on peut trouver encore parmi les exposants dans le domaine des équipements agroindustriels, à l'image de Melinivest ou encore Russian Railways. Un groupement d'entreprises dans le domaine des infrastructures et de la construction, le Credoc, dirigé par un ancien professeur russe de Annaba, Fedor Vassiliev, s'est dit tout aussi heureux de se lancer dans des projets divers en Algérie dans le domaine où ses entreprises sont capables d'apporter leur contribution.