M. Dimitri Medvedev, président russe -Plus de 107 hommes d'affaires, représentant 45 entreprises, seront présents à Alger, les 6, 7 et 8 octobre prochain, dans le cadre de la tenue du Forum d'affaires algéro-russe. Ce dernier se veut une phase de relance du partenariat entre les deux pays puisque la dernière commission mixte a en quelque sorte déblayé le terrain par la mise en place «d'un nouveau cadre juridique», selon les propos de l'ambassadeur russe à Alger. Un cadre qui règle pas mal de problèmes bien qu'il reste encore pour les Russes l'accord financier à rénover. On parle à cette occasion de la visite de M. Dimitri Medvedev pour donner « un cachet particulier » à ce rendez-vous mais M. Alexandre Egorov ne veut pas pour le moment confirmer en faisant une entorse aux usages diplomatiques, se bornant à dire que la visite sera «annoncée en temps opportun par les sources officielles». Il ne fait pas de doute que l'échange de visites au plus haut niveau devient une coutume de part et d'autre comme en 2001, pour la visite du Président Bouteflika à Moscou, puis pour le Président Poutine en 2006 à Alger ou le Président Bouteflika en 2008 dà Moscou. Ce protocole se veut un témoignage de l'existence d'une volonté forte de dynamiser davantage ce partenariat qui pour l'heure «n'est pas au niveau des potentialités des deux pays», comme le souligne aussi bien l'ambassadeur russe que le président du Forum d'affaires, M. Ezzeraimi. Le conseiller économique russe le confirme d'ailleurs, le niveau des échanges, tous secteurs confondus, «ne dépasse pas la barre des deux milliards de dollars, un demi-million uniquement concerne les produits d'usage civil». Toutefois on commence à parler des IDE russes (investissements directs étrangers) en Algérie depuis l'année dernière. Ce qui est le témoignage d'un intérêt des entreprises de ce pays qui lui aussi s'est reconverti à l'économie de marché. En tout cas, la prochaine exposition qui durera trois jours (6-7-8 octobre) en parallèle au Forum sera sans nul doute, «l'occasion de voir ce que les entreprises de ce pays peuvent nous offrir et répondre aux attentes des entreprises algériennes», dira le président du Conseil d'affaires algéro-russe, M. Ezzeraimi, un industriel algérien. Les IDE russes en Algérie sont «une carte vivement souhaitée» par notre pays, a-t-il ajouté. Car, il y a «d'énormes potentialités de coopération dans les domaines de l'agroalimentaire, la mécanique, du textile», selon lui. Des dossiers « seraient déjà ficelés » comme le projet de production d'insuline. L'Algérie avait demandé, en juin dernier, à ses partenaires russes de voir comment apporter leur contribution «à la modernisation de l'économie nationale dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014». Ce sera l'occasion de sonder les intentions des deux partenaires en octobre prochain. Ce n'est pas sans raisons que parmi les entreprises qui répondront à l'appel figurent déjà «15 grandes entreprises spécialisées dans le domaine de la construction» en plus de celle représentant la pétrochimie, le gaz, l'électricité. Les responsables russes ne cachent pas la place de l'Algérie sur l'échiquier international puisque, elle constitue «une puissance de premier ordre dans la région, en Méditerranée et en Afrique», de l'aveu même de M. Egorov. Pour les Algériens, il y a dans le partenariat russe la possibilité d'un réel «transfert de technologie». Bien que non totalement satisfaits des résultats, en raison «du retard dans certaines branches», les responsables russes estiment cependant que «les relations algéro-russes enregistrent des progrès depuis les quatre à cinq dernières années». La présence des entreprises de cet ex-membre du Comecon (espace d'échange des pays socialistes) est déjà une réalité avec des grandes compagnies pétrolières et gazières comme Gazprom et Rosneft mais aussi l'électricité . Celles-ci ont déjà ouvert des bureaux à Alger. On reste cependant muet sur le volume de leurs investissements qui relève, nous dit-on, «du secret des affaires» jalousement gardé par ces entreprises. Pour les nouvelles voies de coopération, on avance, outre les secteurs du médicament et de l'agriculture, des offres aussi dans les domaines des énergies renouvelables et du nucléaire. Des sujets qui ont fait l'objet des dernières discussions lors de la dernière réunion de la commission mixte de juin. LES ENTREPRISES RUSSES «NULLEMENT DÉCOURAGÉES PAR LES NOUVELLES LOIS SUR L'INVESTISSEMENT» Toujours est-il, les autorités russes confirment la stratégie de leurs entreprises de se placer un peu partout, de racheter des parts dans les entreprises d'Europe ou d'ailleurs y compris la région du Maghreb. Ces précisons ont été données alors qu'on avait à diverses reprises parlé de l'intérêt d'une entreprise russe de racheter le numéro deux des télécoms en Algérie, Djezzy ou plus récemment, la possibilité de rachat par Gazprom des parts de British Petrolum en Algérie également. L'ambassadeur a été souple dans sa réponse évitant et la confirmation et le démenti, se contentant de dire que «l'intérêt de rachat existe toujours quoique c'est l'affaire des entreprises concernées». Pour ce qui est du cadre juridique en Algérie, ce dernier ne sera pas pour les Russes un frein pour afficher leurs ambitions. C'est à «quelques détails près» la même réglementation sur le contrôle des entreprises étrangères qui est en cours en Russie», dira l'ambassadeur, Egorov. Les entreprises doivent apprendre à «travailler dans le cadre des lois algériennes». Cela participe (la réglementation mise en cause) aujourd'hui de «la gestion moderne de l'économie», a-t-il conclu.