Photo : Slimene S.A. Peu avant de procéder à l'installation des 12 walis nouvellement promus et des 28 qui ont juste changé de poste, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a animé jeudi en milieu de matinée un point de presse. Les journalistes présents à la résidence Djennane El Mithaq furent priés d'emblée de limiter les questions aux objectifs attendus des nouvelles promotions et nominations. Le ministre a motivé le choix d'une cérémonie collective par des impératifs de temps. «Les rentrées à différents niveaux ont déjà eu lieu et nous ne pouvons pas attendre la publication des décrets de nomination au Journal officiel».Toutefois, le ministre entreprendra bientôt des visites sur le terrain. Il s'est surtout étalé sur les motivations et les attentes d'un tel remaniement qualifié de «vaste ayant concerné aussi les chefs de daïra dont 215 ont été mutés et 25 promus». «Depuis les changements partiels en 2006 et 2008, plus de 90% des walis ont dépassé cinq années à leurs postes mais personne n'a été écarté pour incompétence ou manque d'intégrité», dira M. Ould Kablia. «L'administration, a-t-il expliqué, a besoin d'un sang neuf et d'une nouvelle dynamique pour qu'elle soit rénovée et compétente». Les nouveaux textes législatifs lui imposent de s'adapter et de changer de méthodes. Evoquant ensuite les critères de promotion des nouveaux walis, il a expliqué que «les cadres ont gravi les échelons de la responsabilité et ont été suivis depuis des années». A propos du manque de femmes dans la liste des nouveaux walis et secrétaires généraux, il a estimé que «ce n'est nullement délibéré de notre part mais le nombre de femmes responsables à ce niveau reste minime et nous n'avons pas trouvé de femmes qui répondent au profil de wali». Avec leur nombre croissant à l'ENA, les changements viendront d'eux-mêmes. «La promotion politique de la femme selon le ministre «doit davantage se réaliser dans les assemblées élues et non dans l'administration». Par contre, pour les nouveaux chefs de daïra, le choix s'est porté sur des jeunes ayant entre 35 et 45 ans. Les wilayas frontalières et celles du Sud ont enfin bénéficié d'une attention particulière. UNE RUPTURE M. Daho Kablia a surtout mis en exergue les motivations qui ont conduit à de notables changements dans l'administration locale. «Nous voulons créer une rupture, mettre en place une vision nouvelle pour avoir des cadres compétents et engagés pour la réussite du plan quinquennal et des échéances électorales qui se profilent d'ici 2014». Les nouveaux walis mais aussi les chefs de daïra et les directeurs de l'exécutif auront pour mission de «s'appuyer sur les moyens financiers pour réaliser les projets du quinquennat dans les délais impartis et achever les restes à réaliser du précédent quinquennat. Le ministre a énuméré les domaines où se constatent beaucoup de manques et de déficiences et où les collectivités locales peuvent avoir un rôle pour prendre en charge et améliorer le quotidien des citoyens. Il a beaucoup insisté sur la nécessité et l'urgence de prendre en charge le volet de la sécurité publique. «La Sûreté nationale a engagé une vaste réflexion sur le sujet et les walis sont invités à régler le problème du foncier qui permettra à la DGSN de disposer de locaux pour mener à bien sa stratégie». Il s'agit aussi dans ce cadre de lutter contre les poches de précarité. Les fronts de lutte sont multiples. Cela va de la bureaucratie à la prise en charge des problèmes de circulation et des occupations anarchiques des parkings et de la prolifération des marchés informels. L'HYGIÈNE PUBLIQUE, UNE PRIORITÉ «La définition dépasse le cadre étroit de l'exercice, par des milliers de jeunes, d'activités commerciales sur les trottoirs». A propos de ces derniers, il dira que «nous ne mènerons pas de guerre ou la chasse à ces jeunes dont le commerce informel est l'unique source de revenus. Pour autant, il faut absorber et organiser cette activité». «L'hygiène publique et la défense de l'environnement font partie dira-t-il de nos priorités». Interrogé sur l'échéance de généralisation du passeport biométrique, le ministre a affirmé que «cela marche relativement bien là où les équipements sont disponibles. Cette nouvelle conception de l'action de l'administration qui doit traiter avec diligence les affaires du citoyen qui selon M. Ould Kablia, «a droit à un bon accueil», s'appuie sur les orientations du président de la république délivrées aux membres du gouvernement lors des auditions du mois de Ramadhan. Visiblement, ils comptent beaucoup sur ces commis de l'Etat pour le suivi et l'achèvement des projets inscrits au plan quinquennal. Lors de son exposé devant les walis, le ministre a enfin insisté sur l'éthique de la fonction et la défense des valeurs républicaines.