La Ligue arabe, qui apporte son soutien à Mahmoud Abbas qui refuse de négocier avec Benyamin Netanyahu sans nouveau moratoire de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés y compris El-Qods, renvoie la balle dans le camp de l'administration de Barack Obama et demande au Comité de l'initiative de paix de se retrouver dans un mois pour examiner les alternatives proposées par les Palestiniens et définir les démarches à prendre. Américains, Européens et Israéliens se réjouissent de cette porte ouverte à la reprise des pourparlers. Les 13 ministres des Affaires étrangères des pays membres du Comité de l'initiative de paix arabe, dont Mourad Medelci, ont imputé, vendredi soir à Syrte, Libye, dans une réunion à huis clos, à laquelle à pris par Mahmoud Abbas, la responsabilité de l'arrêt des négociations directes israélo-palestiniennes à Israël qui a repris sa politique de colonisation, le 27 septembre dernier et les « conséquences qui peuvent en découler ». Ils demandent aux Etats-Unis dont ils saluent les positions de leur président Barack Obama, de « réunir les conditions nécessaires à une remise sur les rails du processus de paix ». C'est-à-dire poursuivre, juste après les élections de mi-mandat, leurs efforts pour stopper la colonisation israélienne et permettre la reprise du dialogue d'ici un mois au plus tard. Une paix « globale et juste », peut-on lire dans le communiqué final de la réunion de Syrte, « ne saurait être réalisée sans un retrait total d'Israël des territoires arabes occupés en juin 1967, y compris le plateau du Golan syrien arabe et le sud Liban, et la création d'un Etat palestinien indépendant avec El-Qods-Est comme capitale conformément à l'initiative de paix et aux décisions des Nations unies y afférentes ». Cette porte, qui restera ouverte pendant un mois pour sauver du naufrage le processus qui n'a produit que trois rencontres entre Netanyahu et Abbas depuis sa relance le 2 septembre à Washington, sera-t-elle honorée ? Des informations non démenties tant à Washington qu'à Tel-Aviv circulent depuis quelques jours sur les garanties politiques et sécuritaires « sans précédent » que la Maison Blanche serait prête à offrir à l'Etat hébreu pour qu'il opte pour un gel total des colonisations que les Palestiniens souhaitent d'une durée d'au moins « trois à quatre mois ». Netanyahu, qui n'aurait pas encore répondu à ces «incitations», exigerait, selon son bureau, qu'Obama entérine les engagements pris en 2004 par son prédécesseur George W. Bush : appui à l'annexion par Israël des grands blocs de colonies dans le cadre d'un accord final et opposition à toute proclamation d'un Etat palestinien à l'ONU. Selon la presse israélienne, Netanyahu pourrait accepter un gel de deux mois pour soulager la pression exercée sur lui par la Maison Blanche, pousser Mahmoud Abbas à la démission et faire porter après l'échec des pourparlers annoncé, l'escalade de la violence dans la région, aux Palestiniens. La Ligue arabe se dit prête à envisager des alternatives si ces négociations que certains qualifient de « futiles et inutiles », n'aboutissent pas. Comme demander aux Etats-Unis de reconnaître unilatéralement l'Etat palestinien ou à l'Assemblée générale de l'ONU que les territoires occupés soient mis sous tutelle internationale. Certains n'excluent pas un recours au Conseil de sécurité pour obtenir le vote d'une résolution appelant les Etats membres à reconnaître l'Etat de Palestine dans ses frontières de 1967.