« Aujourd'hui et plus que jamais, la conjugaison des efforts de tous les partenaires pour faire face à la montée en puissance des réseaux terroristes devient une nécessité impérieuse », a déclaré, hier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dans une allocution lue en son nom par le directeur général des Amériques au ministère des Affaires étrangères (MAE), Ahcène Boukhalfa, à l'occasion du forum du centre américain des études stratégiques pour le Proche-Orient et la région de l'Asie du Sud (NESA Center), organisé en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères, sur « les menaces transnationales en Afrique du Nord », qui se tient à l'hôtel Sheraton, en présence de soixante experts en questions sécuritaires, d'Algérie, du Maroc, de Mauritanie, de Libye, de Tunisie et d'Egypte. Le ministre a relevé que les menaces terroristes sont devenues plus complexes et transnationales, notamment en Afrique du Nord et dans la région du Sahel, avec leurs enchevêtrements liés au crime organisé. En ce sens, Lamamra a mis l'accent sur l'urgence de l'évaluation réelle de la menace. « La réorganisation des groupes terroristes activant dans la région, la relocalisation des réseaux d'al Qaïda en Afrique et l'extension des activités du groupe terroriste nigérian, Boko Haram, jusqu'en Afrique centrale, nous interpellent à propos de la vulnérabilité des Etats subsahariens », a-t-il souligné ajoutant que les groupes terroristes disposent de relais qui leur permettent de s'adapter à toute situation. Face à cet état de fait, la guerre contre le terrorisme et les crimes connexes « doit être permanente et coordonnée », a soutenu le ministre des AE. La tâche ne semble pas facile, notamment avec la dégradation de la situation sécuritaire en Libye. « La zone d'insécurité s'est élargie à l'ensemble de l'Afrique du Nord, du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest où prospèrent des activités criminelles et terroristes », a-t-il précisé. La situation en Libye constitue une préoccupation pour l'Algérie qui « avait mis en garde » contre les répercussions régionales qui étaient prévisibles, conséquences du nouveau front d'instabilité lié à la situation libyenne, a ajouté Lamamra. Entre autres conséquences directes de la guerre en Libye, le ministre des Affaires étrangères cite le flux de tous types d'armes en grand nombre en Afrique du Nord et au Sahel. Après ce constat de la situation sécuritaire, le diplomate algérien est revenu sur les moyens de lutte contre les origines du terrorisme et du crime organisé dans la région de l'Afrique du Nord devenue un terrain propice pour toute forme de trafic. « Devant l'absence d'alternatives économiques, notamment pour les jeunes, l'Afrique subsaharienne est devenue une série de zones de non-droit ou tous les trafics ont droit de cité ». Il a, en outre, relevé la nécessité du soutien de la communauté internationale aux Etats subsahariens « qui font face aux défis sociaux énormes, dans un contexte économique désastreux ». Il a également plaidé pour « une prise en charge urgente, effective et soutenue » des besoins de leurs populations. L'Algérie pour le dialogue inclusif au Mali et en Libye Evoquant la situation au Mali, Lamamra a réaffirmé le soutien de l'Algérie à toutes les parties au Mali, mais aussi en Libye « pour favoriser le dialogue inclusif qui rejette la terreur et s'inscrit dans l'objectif d'une transition politique sereine devant aboutir à la prise en charge réelle et efficace des problèmes politico-sécuritaires et économiques des pays concernés et des besoins sociaux et éducatifs de leurs populations les plus défavorisées », a-t-il assuré. Enfin, le ministre des Affaires étrangères a fait savoir que les experts des pays du Maghreb, d'Egypte et des Etats-Unis vont se pencher, durant trois jours, sur une série de questions ensibles en relation avec les menaces terroristes.