Deux événements importants sur le thème des énergies renouvelables, rien que pour le mois d'octobre, cela confirme indubitablement la volonté du gouvernement-qui a arrêté un programme avec des objectifs clairs dans ce sens-de maîtriser ce secteur. Il y a, outre le salon international de maîtrise des énergies renouvelables qui se tiendra demain à Alger avec le soutien de l'Aprue (Agence nationale de rationalisation et de maîtrise de l'énergie), une conférence internationale à Tamanrasset sur le même thème avec la participation de nombreux experts algériens et étrangers. Des interventions des organismes en charge du développement des énergies renouvelables sont au menu. Le programme, en lui-même, affiche des débats intéressants avec les représentants de l'Agence nationale des changements climatiques, la Société algérienne New Energy qui a plusieurs projets dans ce domaine, les centres de recherche et laboratoires impliqués dans la fabrication de silicium, la Fondation nationale du Tassili ainsi que les privés (Cevital) qui se sont lancés dans la production de l'énergie solaire. Un potentiel aussi important dans le domaine des énergies renouvelables a poussé les pays du Maghreb à se lancer dans des programmes de développement des énergies nouvelles. Ainsi l'Algérie projette d'investir 317 millions d'euros pour la période 2017. Une production de 18 000 mégawatts sera destinée au marché local et 6 000 MW pour l'exportation. La part des énergies alternatives dans le bilan électrique national sera de 6% à l'horizon 2017 et de 25% en 2050. L'entreprise Sonelgaz, qui vient de reprendre son unité éclairage de Rouïba, lui a assigné un plan de charges visant à la construction de panneaux solaires à partir de fin 2012. La société publique a engagé un programme d'électrification des zones du Grand Sud algérien par des systèmes photovoltaïques, de près de 10 millions d'euros. L'expert arabe des questions énergétiques, Nicolas Sarkis, qui a prédit que les pays pétroliers allaient devenir des « exportateurs de l'énergie solaire après le pétrole», a cité onze projets soutenus financièrement par la Banque mondiale (5,5 milliards de dollars) et qui seront réalisés dans cinq pays dont l'Algérie, l'Egypte, le Maroc, la Tunisie et la Jordanie. M. Sarkis note que le Maroc est décrit comme le pays « le plus ambitieux dans ce domaine » avec une enveloppe de 9 milliards de dollars. Son objectif, l'installation d'une capacité de 2 GW à l'horizon 2020, soit 14% du total de la capacité de génération électrique du pays à cette date. Cinq sites ont été retenus pour la réalisation de ce programme, le premier à être opérationnel en 2015. Quant à la Tunisie, et selon une étude de l'Oxford Group, ce pays a pu lancer « un programme de 2,5 milliards d'euros afin de réduire sa dépendance à l'égard de l'énergie provenant des hydrocarbures ». « 40 projets d'énergie renouvelable seront financés par l'Etat, tout en subventionnant les panneaux solaires, de façon à réduire le coût et encourager les citoyens et les entreprises à en installer». La Tunisie espère ainsi « réduire de 22% la demande pour les sources d'énergie conventionnelles tout en baissant de 1,5 million de tonnes par année les émissions de carbone, d'ici 2016 », ajoute l'étude du cabinet londonien. L'enjeu des énergies renouvelables n'est plus à démontrer, outre l'aspect environnemental, il y a par la même occasion des perspectives d'exportation du solaire vers l'Europe. Pour rappel, le programme du consortium allemand Desertec dont la production débuterait en 2020, veut assurer « 15% de ses besoins en électricité de la région d'ici 2050».