Pour l'autre mission, celle de la collecte du lait frais, l'Apoce propose la création d'une autre structure. La raison ? « Ces deux missions ne sont pas en harmonie », affirme le président de l'association, Mustapha Zebdi. L'Apoce réclame, également, un approvisionnement équitable entre les laiteries, publiques ou privées, selon les besoins de la région et de la population. Pour ce qui est du lait en sachet (25 DA/le litre), cette association suggère à ce que les laiteries privées sous-traitent pour ce produit afin d'éviter les détournements de la poudre de lait pour la fabrication de produits dérivés. Actuellement, 32 laiteries privées sont à l'arrêt faute d'approvisionnement. Leurs capacités de production sont de 3.000.000 de litres par jour. La perturbation de la distribution du lait, qui sévit deux fois par an, est, en premier lieu, due à la baisse de production puisque les 116 laiteries existantes produisent 3,3 milliards de litres, tous types confondus, tandis que les besoins sont estimés à 5 milliards, soit un déficit de 1,7 milliard, selon le directeur de la régulation et du développement de la production au ministère de l'Agriculture, Ali Zoubar. Par ailleurs, les fermes algériennes sont de petits élevages, selon les intervenants. Zoubar affirme que « les modules (fermes) de 20 vaches laitières sont rares en Algérie ». A ce propos, Akli Moussouni, expert en agronomie, estime que pour « une rentabilité industrielle, le module doit être d'au moins 200 vaches laitières ». De son côté, le directeur central et directeur technique du groupe Giplait, Messaoud Amroune, signale que les 15 laiteries publiques produisent à hauteur de 80% de lait avec deux matières premières : la poudre de lait subventionnée, cédée par l'Onil à 150 DA/kg au lieu de 500 DA/kg, pour produire du lait partiellement écrémé (LPC), dont le coût de production est estimé à 23,35 DA/l et vendu au consommateur à 24 DA/l et le lait frais pasteurisé avec trois types de produits : écrémé, demi-écrémé et entier à 38 DA/l en moyenne, selon la laiterie. Enfin, sur le sachet de lait en film polyéthylène produit par l'Entreprise nationale de plastique et de caoutchouc, à l'origine de la perte de 250.000 litres par jour de lait en LPC, le représentant de Giplait soutient que les pertes sont de 1% de la production. Pour sa part, Moussouni justifie les pertes par « la manière de souder les sachets et non à la qualité de celui-ci ».