Des experts en biodiversité tirent la sonnette d'alarme sur les menaces qui pèsent sur la Méditerranée, livrée à toutes formes d'attaques et de destruction de son éco système. Ils vont tenter de sensibiliser les gouvernements, les pouvoirs publics et les associations sur les enjeux de protection de la flore et de la faune marines lors d'une rencontre scientifique qui s'ouvre aujourd'hui à la faculté des sciences de la nature, de la vie et sciences de la terre et de l'univers en collaboration avec le département de foresterie de l'université Aboubekr Belkaïd et le parc national de Tlemcen. Plus inquiétant encore, les scientifiques n'envisagent aucune amélioration à court terme. Selon Marta Coll, chercheuse à l'Institut des sciences de la mer, les menaces liées à la dégradation de l'habitat et au changement climatique, comme l'augmentation de la température de l'eau, vont certainement s'aggraver dans les années à venir. La Méditerranée est la région qui compte le plus grand nombre d'espèces (637 au total). Viennent ensuite les côtes atlantiques européennes, avec 245 espèces. Les scientifiques estiment que la plupart de ces espèces sont originaires de la mer Rouge, et qu'elles sont entrées en mer Méditerranée en empruntant le canal de Suez. Ce colloque international sur la gestion et la conservation de la biodiversité continentale dans le bassin méditerranéen permet ainsi le regroupement d'éminents professeurs et experts nationaux et internationaux. Parmi les thèmes retenus pour cette importante manifestation s'étalant trois jours (11, 12 et 13 octobre), les organisateurs insistent sur l'inventaire et évaluation de la biodiversité, de la faune et de la flore. Les experts vont aussi se pencher sur la biodiversité et les particularismes méditerranéens, le stress et les perturbations comme facteurs d'organisation et de biodiversité, la dégradation des milieux, stratégies de conservation…Dans un premier communiqué diffusé par l'Université Aboubekr Belkaïd, les organisateurs expliquent le contexte et les objectifs de cette rencontre. La région méditerranéenne est l'un des 34 points chauds de biodiversité de la planète. Les points chauds de biodiversité se caractérisent à la fois par des niveaux exceptionnels d'endémisme et par des niveaux critiques de pertes d'habitats (d'au moins 70 %). Ils constituent, dès lors, l'objet principal des efforts de conservation. Le bassin méditerranéen, indique le même document, a été le berceau de nombreuses civilisations. La biodiversité de la région méditerranéenne est cependant particulièrement menacée par les activités humaines. En tant que première destination touristique du monde, cette région, marquée par une population dense et un développement intense, est exposée à un large éventail de perturbations d'origine anthropique