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« L'Etat doit reprendre le contrôle de toutes les institutions »
À quand la fin du cauchemar ?
Publié dans Horizons le 10 - 06 - 2014

Les relations entre les deux communautés sont basées exclusivement sur les intérêts. Ces gens veulent vivre seuls, établir des relations familiales à l'intérieur de leur communauté et enterrer leurs morts dans leurs propres cimetières. Ce n'est pas le cas pour nous. Ce n'est pas normal. » Mustapha Ziani, élu local de Ghardaïa, exclut l'hypothèse selon laquelle le problème entre les deux communautés est d'ordre « ethnique ou culturel ». « Les ibadites ont fait main basse sur le commerce, l'artisanat et l'industrie. Ils font tout pour accaparer ces domaines d'activité sans nous associer, alors que nous avons le droit d'y être représentés », affirme-t-il. Les attaques perpétrées contre les ibadites ont ciblé, selon lui, « les symboles de notre société ». « Les Mozabites veulent faire partir la population malékite des quartiers qu'ils veulent pour eux seuls. Ils portent atteinte à l'histoire de nos familles ancestrales ». Selon lui, accaparer le foncier est « l'objectif des ibadites ». « Ils veulent créer deux nouveaux kseurs, à Al Oulouane et Boulina. Leur but est de nous chasser des quartiers où nous sommes majoritaires comme haï El Moudjahidine, Melika, Chaâba El Kadima et El Hofra, Tichirihine, Mermed, El Korti », estime Mohamed Dahou, membre de l'APW de Ghardaïa. Des techniques de guerre sont utilisées dans les attaques contre les maisons perpétrées par des « personnes encagoulées, structurées, obéissant à un seul ordre et recourant à des cocktails Molotov et au gaz butane ». « Ces attaques ont fait l'objet d'une préparation minutieuse depuis plusieurs mois, voire des années », fait observer Dahou.Pour expliquer cette violence, on évoque aussi « une grave crise dans les structures qui gèrent la société mozabite ». « C'est une société très fermée et stricte. Les jeunes ne supportent plus les règles édictées par leurs aînés, qui n'arrivent plus à les maîtriser. Ils aspirent à une vie meilleure et rejettent l'autorité de leurs parents », explique Dahou. Les malékites de Ghardaïa déplorent « l'absence de l'Etat » et la non-application des lois de la République, ce qui a permis à la communauté mozabite d'agir en toute liberté, depuis de longues années. « Les écoles privées des ibadites ne sont pas sous l'autorité du ministère de l'Education nationale. Personne ne sait ce qu'ils sont en train d'inculquer à leurs enfants », soutient l'élu. « Les mosquées des ibadites nous sont interdites et échappent au contrôle du ministère des Affaires religieuses alors qu'elles sont censées être gérées par l'Etat », ajoute-t-il. Mais ce que les Chaâmbis ne peuvent pas pardonner, « ce sont les attaques perpétrées à l'intérieur des maisons et en présence des femmes et des enfants ». Dahou s'en souvient : « Un vendredi, en plein prière, des hommes ont pénétré à l'intérieur des maisons, causant une grande frayeur aux enfants et aux femmes qu'ils ont évacués avant d'y mettre le feu. En arrivant sur les lieux, nous étions stupéfaits de l'état dans lequel se trouvait nos familles. Les malékites ont effectivement riposté mais ils n'ont jamais touché aux maisons et aux familles des Mozabites », affirme-t-il. Pour d'autres, ces incidents profitent à la maffia qui sévit dans la région. « Les pertes dues aux vols commis avant l'incendie des magasins et des maisons se chiffrent en millions de dinars. Les biens dérobés et les auteurs des vols n'ont jamais été retrouvés. Les brigands veulent s'enrichir sur le dos des enfants de la région », nous dira un citoyen.
Naissance du Conseil des malékites Face à la détérioration de la situation, les Chaâmbis de Ghardaïa ont décidé la création du Conseil des malékites. Mis en place depuis 6 mois et agréé depuis deux mois, il a pour mission « d'encadrer la société et d'être une structure officielle au sein de laquelle sont représentées les autres franges de la société, autres que les Mozabites ». « Il est question de régler un conflit entre les malékites et les ibadites alors nous avons décidé de créer cette structure pour nous représenter », dira Youcef Laouiret, membre du conseil. En cours de structuration, ce conseil aura également pour mission de gérer l'impact des évènements tragiques survenus dans la région. « 100 enfants ont été éborgnés lors des évènements. Nous allons nous occuper de la prise en charge des problèmes de santé et d'éducation. Nous allons améliorer, également, la communication avec les officiels et les citoyens sur la situation à Ghardaïa et nous occuper des orphelins et des veuves qu'a fait cette tragédie », énumère-t-il. Un travail sera également fait sur « l'histoire et les racines de la région, le rôle et l'apport des populations qui ont occupé ce territoire ». Le Conseil revendique « l'identification des personnes qui ont assassiné trois jeunes à Hadj Messaoud et le déclenchement d'une enquête sur les circonstances de l'arrestation des personnes prisonnières à Laghouat. Il demande aussi « le jugement des criminels ». L'initiative lancée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, visant à ramener la paix dans la région à travers la création d'un comité des sages a des chances d'aboutir. « Cela nécessite la représentation de tout le monde », souligne Laouiret. L'autre condition est relative à la « bonne foi » dans le traitement des problèmes. « La paix ne peut revenir dans la région qu'en expliquant clairement et franchement les véritables raisons de cette crise », estime-t-il.

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