« Des individus encagoulés se sont introduits à l'intérieur de ce quartier en passant par la cité Ben Samara, située au niveau d'oued M'zab. Ils ont occupé une grande villa située à l'intérieur avant de s'attaquer aux passants et d'incendier les maisons et les locaux situés sur cette ruelle », affirment des habitants. Cette attaque a été perpétrée à l'aide de bonbonnes de gaz, de barres de fer et de bouteilles d'essence que ces individus lançaient sur les habitants. On dénombre une dizaine de blessés parmi les éléments des services de sécurité et un parmi la population. Entamée à minuit, cette attaque s'est poursuivie jusqu'aux premières heures de la journée d'hier. Aucune arrestation n'a été opérée. Le groupe a ensuite pris la fuite. Occupé par une majorité malékite, ce quartier a fait l'objet de plusieurs attaques dont celle du 19 janvier dernier. Ces agressions ont contraint des familles à quitter les lieux après qu'elles aient vu leurs maisons et biens saccagés. Les familles ont dû donc évacuer les lieux. En effet, hier matin, seuls quelques hommes se trouvaient encore à Chaâba, qui grouillait de monde il y a à peine quelques mois. Mines fatiguées, corps épuisés, certains étaient allongés à même le sol. « Nous ne pouvons plus supporter cette situation qui a trop duré », lance un jeune habitant. Contrairement aux précédentes, cette attaque n'a pas été suivie d'affrontements entre les deux communautés. « Nous nous sommes contentés d'évacuer les femmes et les enfants. Les forces de l'ordre s'y sont interposées. Le résultat est là, le quartier est complètement saccagé et déserté », souligne un autre habitant. Les familles mozabites vivant dans ce quartier étaient sur les lieux. Cette attaque a eu lieu le soir d'une journée mouvementée où le pire était craint. Les malékites de Ghardaïa ont décidé d'accomplir la prière de vendredi à la mosquée Khaled Ben Walid à El Hofra, quartier occupé actuellement par les Mozabites. L'information a fait le tour de la ville. La mosquée en question et toutes les ruelles y menant ont été encerclées par les éléments de la gendarmerie. A la sortie de la mosquée, les deux communautés ont échangé quelques hostilités verbales. La gendarmerie a su gérer la sortie des foules, empêchant un quelconque incident. Un hélicoptère de ce même corps a survolé la ville durant la journée d'hier pour contrôler les mouvements.