Révolu donc le temps où on faisait ânonner aux enfants des versets coraniques à longueur de journée ponctués par la falaka que l'imam administrait allégrement aux plus distraits des apprenants. La langue arabe, le calcul et même le coloriage sont désormais initiés aux enfants. Les mosquées ont emboîté le pas aux crèches. Avec succès. «Les élèves qui nous viennent des écoles coraniques sont mieux réceptifs et ont un meilleur niveau que ceux ayant séjourné dans une crèche», témoigne une enseignante dans le primaire. Avec un avantage en prime : l'inscription coûte beaucoup moins cher soit en moyenne 200 DA par mois. Il est 11 h 30, des femmes debout devant l'école coranique «Ibrahim Biyoud» à Dar El Beida (Alger-est) attendent patiemment la sortie de leurs enfants. «Nos enfants apprennent les sourates, le calcul, la lecture de l'alphabet et même le coloriage pour les plus jeunes», témoigne une maman. «Ici l'enfant ne répète plus sans cesse des versets en se balançant. L'administration nous demande des cahiers, des stylos et des crayons de couleur», renchérit une autre. «Cela fait plus de quatre ans que l'enseignement dans cette école s'est modernisé et il rencontre de plus en plus de succès d'autant que le préscolaire n'est pas suivi dans l'ensemble des établissements scolaires faute de places», ajoute-t-elle. L'attirance envers ces endroits du savoir, a incité les responsables des lieux à déterminer le nombre des enfants afin d'assurer un meilleur enseignement. A l'école coranique de la mosquée Ibn Badis d'Alger Centre, un écriteau rappelle aux parents que les inscriptions ont été closes le 18 septembre écoulé. Car après l'entame des cours le 2 octobre, des femmes sont encore là sollicitant une place pour leurs enfants. C'est le cas de cette dame venue avec son fils de 3 ans et qui tente d'attendrir le maître sur la nécessité d'inscrire son enfant. Pour cette année, l'école a reçu des enfants nés en 2005, 2006 et 2007. «Il m'est impossible de payer la somme de 3500 DA à la crèche pour permettre à mon petit de côtoyer d'autres enfants et de susciter son éveil», explique cette femme au foyer. La réputation de certaines écoles, a contribué à la saturation de certains établissements par rapport à d'autres. Comme c'est le cas de l'école de l'Association «El Irchad Oua Islah» dans la wilaya de Blida.