Spectaculaire. C'est le moins que l'on puisse dire de ce début du Mondial. De belles équipes, des buts, une grande affluence, comparativement à la dernière édition en Afrique du Sud, et des surprises. Tous les ingrédients sont jusqu'à présent réunis au Brésil même si l'arbitrage a quelquefois commis des erreurs d'appréciation. Si ça continue sur ce rythme, le rendez-vous sera une totale réussite. D'autant que les stars semblent être au sommet de leur forme. Pirlo et Gerard, lors du match Italie-Angleterre, tout comme Drogba et Honda, à l'occasion de Côte d'Ivoire-Japon, ont démontré que le talent ne s'émousse pas avec l'âge. Car pour atteindre un tel degré de performance dans des conditions climatiques assez défavorables (humidité, pluie, pelouse glissante...), il faut avoir une haute maîtrise de son art et une préparation physique adéquate. A ce titre, le record de passes réussies (plus de 93%) lors d'un match de coupe du monde, battu par la Squadra Azurra, samedi dernier, est une prouesse qu'il faudrait, à mon sens, juger à sa juste valeur. Je voudrais aussi souligner tout la difficulté que rencontrent les gardiens de but lorsque l'aire de jeu est humide et lourde et que les avancées technologiques ont donné au ballon, spectacle oblige, une trajectoire imprévisible. C'est dire toute l'importance du goal-keeper dans le football moderne. C'est donc à juste titre que l'on dit, aujourd'hui, qu'une équipe, c'est d'abord son gardien de but. Cela ne réduit en rien le mérite des autres acteurs. Tiens, Prandelli, par exemple. Le coach italien, qui a pris la tête de l'équipe après le fiasco sud-africain, a réussi, en moins de quatre ans, à redonner une âme au quadruple champion du monde, en en faisant même des favoris en puissance. C'est valable aussi pour Sabri Lamouchi qui, pour l'heure, a transformé les Eléphants d'une addition de noms en un groupe homogène. Ces deux techniciens, tout comme José Pekerman avec la Colombie ou Jorge Luis Pinto pour le Costa Rica, tombeur de l'Uruguay, ont démontré que le football moderne est plus une affaire de maîtrise tactique que d'individualités. Même s'il est vrai que pour mettre en pratique son plan, il faut avoir les joueurs qui y siéent.