La presse écrite ne va pas disparaître avec l'avènement des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Néanmoins, les professionnels sont tenus de prendre un certain nombre de précautions pour sauvegarder les règles de pratique du journalisme et s'adapter à cette nouvelle donne. « Les nouvelles technologies ne vont pas tuer la presse écrite. A l'ère de la multiplication des nouvelles technologies de l'information et de la communication, tout le monde veut diffuser des nouvelles. Les professionnels de la presse écrite sont tenus de donner des points de repères pour distinguer le vrai journaliste du faux », a suggéré le journaliste français Alain Rollet lors de son passage, hier, au forum du quotidien Liberté. Sans exprimer la moindre crainte ou réserve, cet ancien directeur du journal français « Le Monde » se dit « content » de la concurrence qu'internet et d'autres médias livrent à la presse écrite qui poussera cette dernière à s'améliorer en « développant de nouveaux modes de traitement et de transmission de l'information ». Première solution : les professionnels de la presse écrite ne doivent pas se contenter de « reproduire le contenu du journal papier sur le site électronique », mais « mettre en place des équipes capables d'intégrer les nouvelles technologies de l'information et de la communication (logiciels, son, photos, vidéo...) en apportant des informations attendues par les lecteurs ». Les professionnels de la presse écrite doivent s'impliquer pour mettre de l'ordre et distinguer le journaliste du blogueur et autres. « Ils doivent expliquer la manière et la façon avec lesquelles s'exerce le métier de journaliste qui n'est pas celui de blogueur ou de diffuseur d'informations sur les réseaux sociaux. Il faut arriver à faire la différence entre les professionnels de l'information et les producteurs de la désinformation, qui ne font pas des écrits rédactionnels », a-t-il expliqué. Ce journaliste, qui cumule une cinquantaine d'années de métier, est revenu sur les principes fondamentaux régissant l'exercice du journalisme et les règles de déontologie. « Pour moi, il y a un seul journalisme, c'est celui pratiqué avec honnêteté professionnelle. » En dépit d'une certaine différence constatée dans l'élaboration des chartes de déontologie entre les pays, l'exercice du journalisme obéit aux mêmes principes qui sont le respect des faits, la vérification de l'information, les recoupements, l'explication de l'information et le commentaire. La déontologie est basée sur le respect de la vérité, des lecteurs et des opinions. « Toute vérité est bonne à condition qu'elle ne mette pas en cause la vie de quelqu'un et ne mette pas en péril la source. Si les règles déontologiques sont exprimées dans les écrits, celles de l'éthique obéissent aux comportements et au haut sens de la pratique professionnelle. C'est aussi une affaire de conscience personnelle », a-t-il précisé.