Pour Betata, l'exploitation par notre pays de ses ressources conventionnelles et non conventionnelles est inséparable de son développement. « Il n'y a pas d'autre choix, rien ne se fera sans l'énergie », affirme-t-il. Pour lui, le risque environnemental, tels la contamination de la nappe phréatique, l'utilisation d'énormes quantités d'eau et l'usage d'additifs chimiques, lié à l'exploitation du gaz de schiste « est maîtrisé ». « L'Algérie est classée par l'Agence internationale de l'énergie parmi les trois premiers pays au monde disposant d'un grand potentiel de ce gaz », relève-t-il. Mais les adversaires du gaz de schiste, rappelle-t-il, « mettent en cause la technique de la fracturation hydraulique qui est pourtant la même que celle utilisée pour les hydrocarbures » en sus des problèmes de pollution qu'elle génère. Cette méthode permet de « libérer les gaz ou le pétrole restés piégés dans la roche mère ». Elle fait appel à de l'eau, du sable et des additifs chimiques. Les quantités d'eau (entre 10.000 et 15.000 m3) « dépendent de la profondeur du puits ». Quant aux additifs, ce sont les mêmes que l'on voit dans la vie courante (produits d'hygiène et cosmétiques). Mieux, l'eau utilisée pour la fracturation « est traitée dans des bacs de décantation », explique Betata qui rappelle l'article 18 de la nouvelle loi sur les hydrocarbures et les textes d'application qui oblige la compagnie à « une étude d'impact, préalable en matière d'environnement » et la soumet aussi à « des règles strictes d'épuration » de cette eau dont 20 à 80% sont récupérés. Sentence : « il n'y a donc pas de risque de contamination, puisque le puits est parfaitement sécurisé par un emboîtement de tubage cimenté ». Enfin, sur le plan de la recherche scientifique, des techniques sont en passe d'être mises au point pour développer d'autres outils, comme l'utilisation de l'eau salée dans la fracturation pour réduire les bactéries, l'expérimentation des techniques dites sèches, c'est-à-dire sans eau, etc. Quant aux coûts d'exploitation, on s'attend, à terme, à une baisse certaine « avec l'amélioration des performances », affirme le DG. Pour le gaz de schiste, l'Algérie a déjà préparé le cadre juridique nécessaire en amendant sa loi sur les hydrocarbures, avec des avantages pour les compagnies internationales mais aussi des conditions strictes de respect de l'environnement, explique Betata. Sonatrach a décidé ainsi de s'associer dans des « projets pilotes » avec des partenaires qui ont l'expertise pour apprécier ce potentiel, vérifier les modèles. « Nous continuerons dans ce processus et à terme, lorsque les informations seront réunies, nous nous lancerons dans l'exploitation », affirme-t-il. L'option énergies renouvelables ainsi que le développement des hydrocarbures non conventionnels qui n'exclut pas le solaire et le nucléaire permet tent à l'Algérie « d'asseoir son indépendance énergétique, d'accroître ses exportations et de faire face à la croissance de sa demande interne ».