Le Front des forces socialistes (FFS) se dit convaincu de la possibilité de reconstruire le consensus national en Algérie pour un « changement pacifique du système » mais affirme que cette démarche nécessite à la fois un climat de confiance et une volonté politique de la part des acteurs politiques des différentes tendances, du pouvoir et de la société civile. Ce consensus permettra de « faire ensemble le bon diagnostic de la crise et de préconiser les mesures appropriées sur les plans constitutionnel, institutionnel, du développement économique et du progrès social », lit-on dans un communiqué du FFS rendu public, hier, après la participation de son premier secrétaire, Ahmed Betatache, à la concertation sur le projet de révision de la Constitution. Le FFS souhaite dans son communiqué que sa participation à la concertation sur la révision de la Constitution que mène le ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, « ne soit pas interprétée comme une caution au processus de révision constitutionnelle engagé ». Cette participation vise, entre autres, selon la même source, à « alerter le pouvoir sur le danger qu'encourt l'Algérie pour son unité, son intégrité territoriale, sa sécurité, ses ressources et l'avenir des générations futures si des changements urgents, impératifs et vitaux ne sont pas initiés dès à présent, avec une approche systématique et inclusive ». Le FFS dit ne pas être porteur de jugement de valeur sur les révisions de la Constitution proposées, ni de propositions d'amendement, car « persuadé que ce texte ne répond qu'à un souci de gouvernance du régime à court terme », estimant qu'« une Constitution qui ne prend en compte que les intérêts du pouvoir n'aura pas le consensus nécessaire à sa stabilité ». Pour le parti, créé en 1963 sous la présidence de Hocine Aït-Ahmed, la participation à la concertation sur la révision de la Constitution est aussi une occasion pour faire part au président de la République des doléances des citoyens qui « n'ont pas accès aux services sociaux de base et font face au chômage » parce que « les communes n'ayant ni l'autonomie administrative ni l'autonomie financière pour y pourvoir ». La concertation pour le FFS est, également, un moyen d'exprimer « la profonde préoccupation de la population sur l'avenir des ressources pétrolières, gazières, hydriques et solaires, exposées à l'appétit vorace et impitoyable des multinationales soutenues par leurs gouvernements respectifs » et pour lancer « un cri d'alarme sur la corruption qui se généralise à tous les niveaux de la société ». Par ailleurs, le FFS annonce, dans le communiqué, la préparation d'une conférence du consensus national incluant « la participation du système à travers ses représentants dans les partis politiques et les organisations gouvernementales, aux côtés des autres acteurs politiques de l'opposition et de la société civile ».