Le président du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, a rejeté, hier, à Alger, dans le cadre des consultations autour du projet de révision constitutionnelle, l'article « confus » sur la parité homme-femme dans le cadre sociétal et familial, contenu dans l'avant-projet de la Constitution. « Le FC rejette un article confus contenu dans l'avant-projet de la Constitution relatif à la parité homme-femme dans le cadre sociétal et familial », a indiqué Menasra dans une déclaration à la presse au sortir de sa rencontre avec le ministre d'Etat, directeur de cabinet à la Présidence de la République, chargé de mener les consultations sur le projet de révision constitutionnelle, Ahmed Ouyahia. Il a fait observer que son parti tolère cette parité dans l'exercice des activités politiques, dans le but de promouvoir les droits politiques de la femme et d'augmenter ses chances d'accéder à la représentation dans les assemblées élues, mais rejette qu'elle soit généralisée dans le cadre sociétal et familial. Il a expliqué que l'article en question est en « contradiction » avec les préceptes de l'Islam car, a-t-il dit, il place sur un « même pied d'égalité » l'homme la femme dans tous les domaines. Evoquant les consultations politiques, il a indiqué avoir « apprécié » l'initiative « consensuelle » de ces consultations bilatérales, lesquelles devraient être conclues par une conférence dont les conclusions aboutiront à une synthèse « reflétant les résultats d'un dialogue national », a-t-il suggéré. Le président du FC a également expliqué avoir mis l'accent, dans ses propositions, sur la séparation des pouvoirs, estimant que le gouvernement « ne doit plus fonctionner par ordonnance ». Il a aussi appelé à l'indépendance de la justice et à la « consécration de la démocratie » par la « protection des droits de l'opposition », soulignant, à ce propos, que les commissions parlementaires chargées des finances et des relations extérieures doivent être « présidées par l'opposition ». Dans le même sillage, le président du FC a suggéré d'instaurer l'égalité en matière de représentativité du parlement au sein du Conseil constitutionnel, à savoir deux membres de l'opposition et autant de partis majoritaires. Il a, en outre, exprimé son « regret » que le Parlement « n'ait aucun moyen de contrôler le gouvernement, notamment en ce qui concerne les emprunts financiers vis-à-vis de l'étranger », soulignant que ceux-ci, autant que les grandes transactions financières, « doivent être contrôlés par le Parlement afin de s'attaquer à la base à toutes les formes de corruption ». Menasra a plaidé, d'autre part, pour la mise en place d'un haut conseil de la jeunesse visant à impliquer cette frange de la société dans « l'édification d'un Etat démocratique ».