Loin du soleil de Belo Horizonte, les fans algériens découvrent la beauté de Porto Alegre, où les Verts ont affronté hier la Corée du Sud. Bien que dans cette ville du sud du Brésil, c'est déjà l'hiver, les conditions climatiques n'ont pas refroidi pour autant l'ardeur des Algériens. Ces derniers ont bravé le froid de canard qui sévit ces jours-ci dans cette cité du sud du Brésil mais aussi la longue distance parcourue par route entre Porto Alegre et Sao Paulo où se trouvaient la majorité d'entre eux, pour venir prêter main forte aux camarades de Sofiane Feghouli. Samedi soir, soit la veille du match, les rues de Porto Alegre sont quasi désertes, sans doute à cause du froid qui sévit dans cette ville mais cela ne semble guère altérer la détermination et l'envie de nos compatriotes de montrer qu'ils sont derrière leur équipe. Partout où on se baladait, on retrouvait des groupuscules de supporters algériens en train de faire le tour de cette paisible ville, histoire de découvrir les facettes de cette capitale de la région du Mercosur. En ce dimanche, jour férié au Brésil où la plupart des commerces sont fermés, Porto Alegre se réveille au son des vuvuzelas et de la folle ambiance créée par les fans d'El Khadra. Cette fois-ci, leur nombre est beaucoup plus important. Ainsi, à l'entrée du Ritter Hôtel faisant face à la station centrale de bus de Porto Alegre, une vingtaine de supporters qui s'apprêtaient à prendre la direction du stade, vêtus du maillot de la sélection nationale, drapeaux et écharpes des Verts à la main, enflammaient les lieux, en scandant « Inchallah Ya rabbi, l'Algérie qualifiée » ou encore le fameux « One, two, three, viva l'Algérie » repris fièrement par les supporters sud-américains présents sur les lieux, des Argentins et Uruguayens majoritairement. Mais l'image marquante de la matinée d'hier, c'est ce supporter brésilien arborant la tenue du Gremio Porto Alegre, tambour en main, qui faisait le show au milieu de la galerie algérienne. Décidément, ces jeunes Algériens venus des quatre coins du globe, auront ainsi réussi à enchanter le Brésil et à se faire adopter par les supporters des autres pays qui se trouvent à Porto Alegre, à l'instar des Chiliens, Argentins, Uruguayens, Mexicains, Colombiens et même des Sud-Coréens, dépassant au passage la barrière de la langue et des handicaps culturels ou même religieux. Lotfi, un jeune supporter algérien arborant le maillot du Stade Rennais, nous affirme qu'il est venu spécialement de France pour soutenir les siens. Cependant, il ne cache pas sa colère vis-à-vis du coach national Vahid Halilhodzic qui serait, selon lui, responsable de la défaite contre la Belgique. « Les Verts nous ont énormément déçus lors du premier match face à la Belgique, non pas à cause de la défaite mais pour leur piètre prestation », nous a-t-il indiqué et de poursuive : « cet après-midi, nous voulons du beau jeu. J'espère que notre équipe va montrer u'elle sait jouer au foot, quitte à perdre. Après tout, nous sommes au Brésil, pays de football ». A trois heures du coup d'envoi, la pression monte crescendo dans le camp des supporters algériens dont la plupart s'étaient regroupés dans la grande cour du stade Beira Rio où ils ont fait une grande ambiance avec les fans de la Corée du Sud. Dans les tribunes, leur nombre était beaucoup plus important que les Coréens. Ils étaient plus de 3.500 à scander « One, two, three, viva l'Algérie ». Même la police algérienne, qui a fait le déplacement au Brésil pour canaliser les supporters algériens et assurer le bon déroulement de leur séjour au pays de la samba, était également présente dans les gradins où elle a travaillé en étroite collaboration avec la police brésilienne. Les représentants de la police algérienne ont fait savoir aux supporters que l'utilisation des fumigènes était strictement interdite saisissant même quelques-uns devant les scanners. En clair, la police algérienne veille à laisser une bonne image de l'Algérie lors de ce mondial brésilien.