L'affaire de l'enlèvement du bébé Kaoua Laith, il y a environ un mois de la pouponnière du CHU Benbadis, ne cesse de susciter des remous au sein du personnel médical. Après la colère des médecins résidents, dimanche, c'est hier au tour des sages-femmes d'exprimer leur mécontentement à l'égard de la direction de l'hôpital. Réunies dans une maison de jeunes, des représentants de sages-femmes, remontés contre les responsables, désapprouvent les sanctions prononcées à l'encontre de l'une de leur collègue détenue en prison depuis le 13 juin. Cette dernière est inculpée dans le cadre de l'enlèvement du bébé Laith en compagnie de sept autres personnes. Elle vit « un cauchemar et n'a rien à voir avec cette affaire », selon une sage-femme que nous avons rencontrée qui nous précisera que « sa collègue aurait fait plusieurs tentatives de suicide ». A l'instar des médecins résidents, les sages-femmes du CHU et de plusieurs autres établissements hospitaliers de Constantine et des wilayas voisines menacent tout simplement de déposer une démission collective si les autorités ne prennent pas en considération leurs doléances. Outre la libération de leur collègue, les protestataires veulent retrouver leur dignité et refusent d'être les seuls boucs émissaires dans cette affaire. Pour cela, elles comptent riposter aux attaques de la direction du CHU. Les propos du directeur de l'hôpital sur l'enlèvement du bébé sont jugés gravissimes par l'ensemble du personnel médical et paramédical.Il y a deux jours, les médecins résidents du CHU Benbadis avaient adressé une lettre au conseil régional de l'ordre des médecins pour exprimer leur ras-le-bol et dénoncer les pressions subies depuis l'enlèvement du bébé Kaoua Laith. Ils dénoncent ainsi le climat d'intimidations et de menaces de la part des autorités et des proches du bébé, comme ils réfutent les accusations portées à l'encontre de médecins en précisant « qu'aucun médecin n'a été écroué ». Les résidents concluent leur lettre en appelant l'ordre régional des médecins à agir, et envisagent de faire grève ou de présenter une démission collective si les autorités concernées ne se penchent pas sur leurs problèmes.