Dès le plus jeune âge, on devrait consulter le médecin parce qu'au fil du temps, la vue se modifie. Avec l'âge, des bilans réguliers s'imposent chez un spécialiste en ophtalmologie pour détecter la moindre anomalie tels la myopie, l'hypermétropie, le stigmatisme ainsi que d'autres affections plus graves. A cet effet, nous avons sollicité le docteur Lila Chouiter, ophtalmologue. Ses alertes s'accompagnent de conseils avisés à prendre en considération... sans voir. Quand doit-on consulter un ophtalmologue ? Chaque personne doit consulter un spécialiste même étant en bonne santé. Il ne faut jamais se présenter chez le médecin à la dernière minute. Les symptômes des troubles oculaires sont connus, à savoir les rougeurs, la diminution de la vue, la conjonctivite et autres. Il y a lieu de faire au moins une à deux consultations par an pour s'assurer de l'état de santé de ses yeux. C'est une manière de se protéger, car il y a des maladies « silencieuses » qui s'installent sans que la personne ne se rende compte. Ainsi, le glaucome, qui n'est pas ressenti, constitue la première cause de cécité. Le glaucome est très fréquent chez le sujet âgé de 40 ans et plus. Il n'a pas de symptômes précis, il est indolore. Raison pour laquelle, il nécessite un fond d'œil pour le découvrir. Une fois suspecté, il est tout de suite exploré et après confirmation, traité dans l'immédiat. Il nécessite un traitement médical, un suivi et un contrôle strict tous les trois mois. Tout le monde est concerné par le glaucome, il suffit juste de s'y prendre à temps pour éviter le pire, d'où la nécessité de faire des bilans réguliers. La majorité des ophtalmologues font face à un problème majeur. Celui des patients qui ne déclarent pas leur maladie au moment des examens. Le pire réside dans le fait que pour certains, on découvre qu'ils souffrent d'une autre pathologie au moment de la consultation. Comme les cas diabétiques, par exemple, nombreux sont les patients qui ont su qu'ils étaient diabétiques grâce au bilan que je leur prescris avant d'entamer les soins oculaires. Chez le sujet diabétique, on constate ce que l'on appelle la rétinopathie diabétique. C'est une affection fréquente et particulièrement grave. Elle est la première cause de cécité ou de mal-voyance chez les personnes actives âgées de moins de 60 ans. Les facteurs de risque sont donc la durée du diabète, le mauvais contrôle de la glycémie, la tension artérielle, la néphropathie dont le rôle est aggravant et entraîne des complications mucovasculaires à l'origine d'hémorragies et d'œdèmes. Quand le patient commence à maigrir sans régime, urine abondamment et que son teint devient pâle, il doit de suite consulter un diabétologue. Une fois que sa tension artérielle est fixe, le diabétique peut alors se rendre chez un ophtalmologue. La stabilité de la tension est très importante. C'est à ce moment là que l'ophtalmologue peut entamer des examens et éliminer la rétinopathie diabétique à un premier stade. Les bilans annuels permettent au patient de connaître son état de santé et comment il évolue d'une période à une autre. Grâce au check-up, le spécialiste parvient à suivre convenablement son malade. Les cas fortuits sont très dangereux et leur malaise enfoui se répercute systématiquement sur leur état de santé. Il peut même engendrer d'autres troubles impossibles à prendre en charge une fois arrivés à l'ultime stade de la maladie. La spécialité ophtalmologique en Algérie est au top. Les spécialistes assistent et sont conviés à tous les congrès et conférences, y compris à l'étranger où leurs interventions sont devenues plus que nécessaires. On sait que des hôpitaux européens font appel et sollicitent des spécialistes et ophtalmologues algériens dans le cadre des échanges d'expérience. Des avancées très considérables sont enregistrées chez nous en ce qui concerne la cataracte. Elle es désormais éliminée en moins de six minutes grâce au laser. Contrairement aux pays européens, où les spécialistes en ophtalmologie préfèrent attendre que la cataracte ferme l'œil avant d'entamer l'opération. Dès que le mal persiste, le spécialiste a recours à un examen angiographie oculaire. Il consiste en une prise de photographies du fond de l'œil qui permet une étude détaillée des vaisseaux sanguins pour établir un diagnostic de certaines maladies ou guider un traitement. A ce moment là, l'indication du laser est posée et programmée pour l'intervention. Il s'agit d'éviter les dégâts, à savoir hémorragie, saignement... Le laser est un procédé très sophistiqué qui évite la chirurgie lourde. L'intervention chirurgicale vient en dernier lieu. On en a recours lorsque le patient est profondément atteint comme dans le cas de décollement de la rétine. Elle nécessite une chirurgie lourde et demande beaucoup de moyens et le pronostic est souvent réservé. Il est impératif en cette époque de l'année d'aviser, une fois de plus, la population sur les méfaits du port de lunettes ordinaires. En cette période d'été, certaines personnes ne peuvent pas se passer des lunettes se soleil, « accessoire » devenu à la mode. Il faut qu'elles sachent qu'il est déconseillé d'acheter les lunettes vendues sur le marché parallèle. Il faut également avoir l'avis d'un médecin et acheter des lunettes aux verres anti-UV chez l'opticien. Les lunettes ordinaires sont une lame à double tranchant. L'œil, étant ouvert, permet aux rayons ultraviolets de pénétrer l'œil à forte dose. Il y a là un risque de cécité. Je conseille aussi les larmes artificielles disponibles en collyre chez le pharmacien. Cela permet d'hydrater les yeux en période de grandes chaleurs. Enfin, il faut s'occuper de l'hygiène et manger « bio », notamment beaucoup de fruits et légumes car l'obésité est un autre facteur de risque.