Elle est militante associative sans relâche durant toute l'année. Mme Flora Boubergout, présidente de l'association El Baraka d'aide aux personnes handicapées ne connaît pas de répit durant le mois de Ramadan. Nourrie aux préceptes de l'Islam qui dictent qu'il faut aider son prochain dans le bonheur ou le malheur, Flora ne sait pas s'occuper d'elle. Elle a toujours une pensée pour l'autre. Tel a besoin d'une chaise roulante, un autre d'une béquille ou d'une canne pour se déplacer. Le rêve de tout handicapé est d'être indépendant et prouver que la vie ne s'arrête pas quand une jambe, un œil ou un bras nous manque. L'association El Baraka apporte toujours son appui pour mettre du baume au cœur de femmes et d'hommes frappés de plein fouet par un destin cruel. Ramadhan est un mois où la piété et la rahma doivent être de mise. Il est une occasion en or pour prouver que le mouvement associatif et la société civile sont là - incontournables - pour les personnes dans le besoin. Elle apporte tantôt un soutien financier, tantôt moral. Présente sur le terrain depuis 1999, Mme Flora s'est engagée corps et âme pour les handicapés et leurs familles. Elle-même victime d'un accident de la route qui ne lui permet de se mouvoir qu'avec une béquille, elle ressent mieux que quiconque le mal dont souffre en silence cette frange. Menant un travail de fourmi, l'association a pu recenser, à Aïn Taya où se trouve son siège, 500 familles démunies. Certaines d'entre elles comptent deux à trois handicapés. Grâce à un réseau de donateurs bien étoffé, les âmes charitables se bousculent au siège pour apporter l'aide nécessaire à ces familles. Un recensement minutieux est établi avec les bénévoles. Ces derniers n'hésitent pas à se déplacer ou à « débusquer » les handicapés démunis qui souffrent dans le silence et dans la dignité. Des sachets pleins de denrées alimentaires nécessaires à la confection d'une bonne chorba, d'un plat de résistance, des boissons gazeuses, des jus et des desserts sont servis dans la discrétion. Mme Flora reconnaît que « ce n'est pas la panacée mais toute aide est importante, aussi infime soit-elle ». Dans de tels lieux et circonstances, tout geste de générosité est apprécié à sa juste valeur. Travaillant en étroite collaboration avec le Croissant-Rouge algérien (CRA), la présidente de l'association ne connaît pas la fatigue car « le nombre des accidentés de la route ne cesse d'augmenter », constate-t-elle avec douleur et dépit. L'altruisme n'est pas un vain mot pour elle. Présente partout avec les bénévoles de l'association, auprès des des handicapés et de leurs parents, elle redouble d'actions de bienfaisance envers les familles nécessiteuses. Pour elle, « au jour du dernier jugement, rien ne comptera hormis les bonnes actions accomplies sur terre ».