L'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) n'en finit pas de susciter la polémique. Mardi dernier, le Parti des travailleurs (PT) et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont organisé une journée parlementaire dédiée à ce processus. Le duo n'a pas manqué cette occasion de dire tout le mal qu'il pense de cette adhésion qualifiée de « suicide économique ». Deux jours après, le ministre du Commerce, Amara Benyounés a tenu à leur répondre : « Cessez de d'ériger en donneur de leçons », lâche-t-il, en marge de sa visite de travail, jeudi dernier, au site de projet de réalisation du laboratoire national d'essais à Alger. Il leur demande surtout d'arrêter de jouer sur la « fibre nationaliste » et « patriotique » du peuple. Pour le ministre, le gouvernement, soucieux des intérêts économiques du pays, ne bradera pas la production nationale, priorité absolue, selon lui, de la stratégie économique nationale. Bien au contraire, « nous tenons à la protéger et la soutenir à tout prix », a-t-il affirmé. Pour lui, c'est une adhésion qui s'effectuera tout en respectant les intérêts et les spécificités de l'économie nationale. Amara Benyounès a soutenu que la décision du Conseil des ministres d'intégrer cet espace a été mûrement réfléchie et la position de l'Etat ne souffre aucune opacité. Pour le ministre, le PT n'est pas à sa première déclaration dans ce sens, puisque, c'est un discours ancien qui revient chaque année et qui exprime une position politique à respecter. Le représentant du gouvernement a expliqué que « les négociations qui sont menées depuis 1987 aussi bien dans le cadre du Gatt et maintenant de l'OMC sont multilatérales et bilatérales ». A l'instar du PT et de l'UGTA, le ministère du Commerce prévoit, lui aussi, l'organisation « en septembre prochain » d'une journée parlementaire pour discuter du processus d'adhésion. « Nous avons prévu prochainement avec le ministère chargé des relations avec le parlement une journée parlementaire pour arriver d'ici le mois de septembre à une vue précise sur les discussions avec cette organisation », a indiqué Benyounès. Le ministère ne compte pas s'arrêter là, puisque « nous allons expliquer à la population, aux journalistes, aux députés, aux membres de représentation nationale où nous sommes arrivés avec l'OMC en termes des négociations », a-t-il ajouté.